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Politique

Retraites : fallait-il aller plus loin ?

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Le gouvernement est revenu sur les retraites mercredi. Résultat : 2 trimestres supplémentaires pour les mères de famille et les chômeurs de longue durée, et le départ à 60 ans pour ceux qui ont commencé à travailler tôt. « Le gouvernement aurait pu aller un peu plus loin », estime un syndicaliste.

C'était une promesse de François Hollande : le gouvernement est revenu mercredi matin en conseil des ministres sur la réforme des retraites de 2010. Près de 110 000 salariés pourront continuer à partir à la retraite à partir de 60 ans et non à 62 ans : sont concernés ceux qui ont commencé à travailler à 18 ou 19 ans et ayant plus de 41 années de cotisations. Les mères de famille, quel que soit le nombre d'enfants, vont gagner deux trimestres supplémentaires considérés comme cotisés, en plus des 4 trimestres additionnels actuellement. Les personnes ayant connu le chômage, qui ne bénéficiaient jusqu'ici d'aucun avantage spécifique dans le dispositif « carrières longues », pourront compter deux trimestres comme « cotisés ». Selon le gouvernement, le coût sera de 1,1 milliard d'euros en 2013, 3 milliards en 2017, moins que les 5 cités pendant la campagne de François Hollande. Ces mesures entreront en vigueur le 1er novembre. Fallait-il aller plus loin ?

« On aurait aimé avoir un trimestre ou deux de plus »

Luc Bérille est secrétaire général de l'UNSA. Pour lui, « le gouvernement aurait pu aller un peu plus loin. On était à une enveloppe initiale de 5 milliards, finançable de façon raisonnable. Un certain nombre de situations continueront à ne pas être réglées. Pour une personne qui a atteint l’âge de 60 ans, qui a commencé à travailler tôt et qui a eu quelques périodes de chômage, deux trimestres supplémentaires c’est déjà ça de pris. Mais ça ne change pas suffisamment les choses. On aurait aimé avoir un trimestre ou deux de plus. »

« On est dans une spirale qui n’est pas la bonne »

Jean-Eudes Du Mesnil est secrétaire général de la CGPME. Selon lui, « il aurait même fallu ne pas revenir sur la réforme de 2010. On va s’en prendre au pouvoir d’achat des salariés, avec une cotisation retraite en hausse sur plusieurs années, on va s’en prendre également à la compétitivité des entreprises avec une augmentation des charges, même si elle est minime. La période actuelle est difficile pour les entreprises, notamment pour les plus petites d’entre elles. On est dans une spirale qui, malheureusement, n’est pas la bonne. »