BFMTV
Politique

Renouvellement de l'agrément d'Anticor: Élisabeth Borne se déporte de tout acte concernant l'association

La Première ministre Élisabeth Borne à l'Assemblée nationale à Paris, le 4 décembre 2023

La Première ministre Élisabeth Borne à l'Assemblée nationale à Paris, le 4 décembre 2023 - Ludovic MARIN © 2019 AFP

Acté ce dimanche 24 décembre, le déport de la Première ministre intervient alors que l'association anti-corruption attend une décision capitale concernant sa demande d'agrément.

Élisabeth Borne s'est déportée de tout acte concernant Anticor, selon un décret publié au Journal officiel ce dimanche 24 décembre, alors que l'association anti-corruption attend d'ici à mardi soir l'issue à sa demande d'agrément, après l'annulation en justice du précédent.

"La Première ministre ne connaît pas des actes de toute nature relatifs à l'association Anticor", peut-on lire dans le décret signé samedi par Élisabeth Borne et publié au JO du 24 décembre.

"Les attributions correspondantes sont exercées par la ministre de l'Europe et des Affaires étrangères" Catherine Colonna, est-il précisé. Sollicité par l'AFP, Matignon a seulement répondu que "l'instruction de la demande d'agrément par les services compétents se poursuit".

"Risque de conflit d'intérêts"

"Lorsque nous avons déposé notre demande d'agrément, nous avions déjà souligné un risque de conflit d'intérêts dans deux dossiers: celui de la Tour Triangle, Mme Borne était directrice de l'urbanisme à l'époque, et celui des autoroutes", Élisabeth Borne était alors au cabinet de la ministre Ségolène Royal, a de son côté expliqué à l'AFP Élise Van Beneden, présidente du bureau d'Anticor.

En juin, quelques jours avant de voir son agrément annulé en justice, l'association avait déposé une plainte contre X, soupçonnant que des concessionnaires d'autoroutes aient pu être favorisés par le gouvernement Valls lors de la conclusion du Plan de relance autoroutier (PLA) en 2015.

Nouvelle demande d'agrément

C'est Alexis Kohler, actuel secrétaire général de l'Élysée, et Élisabeth Borne qui s'étaient occupés des négociations, avaient alors relevé l'émission "Complément d'enquête" et l'hebdomadaire Marianne, qui avaient révélé la plainte.

L'association créée en 2002, impliquée dans plus de 160 procédures dont l'attribution du Mondial de football au Qatar, l'enquête pour prise illégale d'intérêts visant le secrétaire général de l'Élysée, Alexis Kohler, ou celle contre le garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti, devant la Cour de justice de la République, attend d'ici à mardi soir la réponse à sa nouvelle demande d'agrément, qui lui permet d'intervenir dans des dossiers de lutte contre de la corruption présumée.

En juin, elle s'était vu retirer cet agrément par le tribunal administratif de Paris. L'annulation a été confirmée en novembre par la Cour administrative d'appel de Paris. Sans agrément, l'association ne peut plus se porter partie civile.

E.B. avec AFP