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Régionales: Ségolène Royal nationalise le scrutin

Ségolène Royal, présidente de Poitou-Charentes en lice pour un nouveau mandat, a appelé jeudi soir les électeurs à sanctionner la droite "sur tout le territoire" lors des régionales. /Photo prise le 11 mars 2010/REUTERS/Régis Duvignau

Ségolène Royal, présidente de Poitou-Charentes en lice pour un nouveau mandat, a appelé jeudi soir les électeurs à sanctionner la droite "sur tout le territoire" lors des régionales. /Photo prise le 11 mars 2010/REUTERS/Régis Duvignau - -

par Laure Bretton POITIERS, Vienne - Ségolène Royal, présidente de Poitou-Charentes en lice pour un nouveau mandat, a appelé jeudi soir les électeurs...

par Laure Bretton

POITIERS, Vienne (Reuters) - Ségolène Royal, présidente de Poitou-Charentes en lice pour un nouveau mandat, a appelé jeudi soir les électeurs à sanctionner la droite "sur tout le territoire" lors des régionales.

Pour son dernier meeting avant le premier tour, dimanche, l'ancienne candidate à l'Elysée, dont le rebond sur la scène nationale dépend de ces élections, a vanté sa capacité à rassembler loin des "appareils politiques" et à "ouvrir des chemins nouveaux".

Dans un gymnase de Poitiers où l'on ne détectait aucun emblème du Parti socialiste, elle a salué les trois syndicalistes, les trois ex-Verts et les cinq membres du MoDem qui ont rejoint sa liste "Une énergie d'avance", au grand dam de la direction du PS.

"Lorsqu'il y a de l'urgence sociale (...) et la peur du lendemain qui tenaille tant de Français (...), nous aurions le temps de perdre du temps dans les jeux d'appareils politiques?", a-t-elle interrogé la salle.

"Ici, nous nous n'avons pas voulu obéir aux appareils politiques! Je vous le dis: vous avez un temps d'avance", a-t-elle lancé aux 1.500 personnes réunies dans la salle Lawson Body.

Avant elle à la tribune, Guy Eyermann, syndicaliste CGT de l'entreprise New Fabris, avait appelé la gauche au rassemblement, assurant qu'il n'avait rien dû renier de ses convictions pour rejoindre "Madame Royal".

"Moi comme vous, on ne veut pas de la droite à la région. On l'a au national (...) Amis d'extrême-gauche et communistes, je suis rouge et je resterai rouge toute ma vie, mais je suis fier d'être rouge parmi les roses", a déclaré l'ancien ouvrier, d'une voix émue.

Les trois Verts, exclus d'Europe Ecologie pour avoir choisi de rester avec Ségolène Royal, ont déploré le choix de l'autonomie au premier tour du mouvement politico-syndical.

"LE SYSTÈME SARKOZY"

"Ils ont préféré se la jouer solo et je crois que c'est une erreur", a estimé Georges Stupar qui a décerné à Ségolène Royal le "César de la résistivité".

Europe Ecologie, "le vent des élections européennes les a déroutés" au point de menacer de se maintenir au deuxième tour "quitte à faire perdre la gauche. Ils sont devenus fous", s'est désolé à l'unisson Alain Bucherie.

Favorite des sondages, Ségolène Royal n'a jamais cité nommément son adversaire de droite, le secrétaire d'Etat aux Transports, Dominique Bussereau, préférant attaquer "le système Sarkozy".

"Le 14 mars, avec un seul bulletin, vous pouvez envoyer trois messages: un vote d'adhésion (...), un vote de sanction contre le système Sarkozy (...) et un vote d'espoir sur tout le territoire", a-t-elle poursuivi, s'adressant aux "Français" au-delà des "Picto-Charentais".

Dans son discours de trente minutes, elle a vanté son bilan régional, du plan photovoltaïque aux emplois tremplins, en passant par le sauvetage du constructeur automobile Heuliez - autant de jalons posés pour "un monde nouveau dans cette époque où on nous dit que tout est devenu impossible".

Pas un mot dans sa bouche d'autres échéances que les régionales, même si un de ses co-listiers a salué par avance "une victoire qui aura une consonance, on le sait, beaucoup plus importante qu'en Poitou-Charentes".

"Les Français sont exténués, épuisés, ils ont besoin d'un horizon (...) pour construire un avenir meilleur en ouvrant de nouveaux chemins", a estimé Ségolène Royal.

"Un autre modèle est possible: il prendra peut-être un peu de temps mais, si nous tenons bon, une alternative est possible".