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Régionales: PS et Verts se jaugent, l'UMP mobilise ses partisans

Benoît Hamon, le porte-parole du Parti socialiste. A trois jours du premier tour des élections régionales, les socialistes s'efforcent de lutter contre leur premier adversaire, l'abstention, et appellent au rassemblement face à des écologistes qui se sent

Benoît Hamon, le porte-parole du Parti socialiste. A trois jours du premier tour des élections régionales, les socialistes s'efforcent de lutter contre leur premier adversaire, l'abstention, et appellent au rassemblement face à des écologistes qui se sent - -

PARIS - A trois jours du premier tour des élections régionales, les socialistes s'efforcent de lutter contre leur premier adversaire, l'abstention,...

PARIS (Reuters) - A trois jours du premier tour des élections régionales, les socialistes s'efforcent de lutter contre leur premier adversaire, l'abstention, et appellent au rassemblement face à des écologistes qui se sentent pousser des ailes.

Les récents sondages dénotent une montée des intentions de vote en faveur des Verts, qui paraissent en position de se maintenir dans la grande majorité des régions pour le second tour du 21 mars. Les instituts de sondage soulignent toutefois la volatilité du vote "écolo".

Forts de cette dynamique, qui rappelle l'embellie d'Europe Ecologie aux européennes de juin 2009 (16,2% au plan national), les écologistes font monter les enchères pour les négociations d'entre-deux-tours avec les socialistes.

En Rhône-Alpes, les relations se sont tendues entre le PS et Europe Ecologie, créditée de 20% des voix contre 27% pour la liste du président socialiste sortant Jean-Jack Queyranne, selon un sondage OpinionWay-Fiducial.

Le dirigeant sortant de Rhône-Alpes a demandé au Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) de déprogrammer l'émission écologiste "Ushuaïa", prévue samedi soir sur TF1, de crainte qu'elle n'influence les indécis.

La diffusion du documentaire écologiste "Home", deux jours avant les européennes, avait certainement favorisé les Verts de l'avis de son réalisateur, Yann Arthus-Bertrand.

"Il y a une ambiance générale, dont Europe Ecologie profite évidemment", a concédé le ministre de l'Ecologie jeudi sur France Info.

Mais "les Français sont adultes et je ne crois pas qu'une émission de télévision soit de nature à modifier le vote", a estimé Jean-Louis Borloo.

Benoît Hamon veut croire que les Verts, qui refusent par avance de jouer "les idiots utiles" et réclament des vice-présidences notables dans les futurs conseils régionaux, seront "des partenaires sérieux".

"Le Front de gauche l'est tout autant et notre tâche ce sera de rassembler la gauche : le Parti socialiste sera concentré sur cet objectif dès le soir du premier tour", a dit le porte-parole du PS sur Canal+.

PS TENDANCE REAL MADRID?

S'agissant de l'Ile-de-France, région emblématique du scrutin où un sondage TNS-Sofres Logica crédite Europe Ecologie de 18%, "il n'y a pas d'accord dans les tiroirs", a-t-il assuré.

"On va discuter avec les Verts au soir du premier tour, parce qu'on les connaît bien, et la question sera de savoir en fonction des résultats quel est le poids des uns et des autres dans la nouvelle majorité", a expliqué Benoît Hamon.

Les "psychodrames de l'entre-deux-tours", selon les termes d'un ministre-candidat, l'UMP se targue de les avoir écartés en pratiquant l'union d'emblée. Reste à faire le plein de voix dans un climat de désenchantement où près d'un électeur sur deux risque de bouder les urnes, selon les instituts de sondage.

"Le Parti socialiste ferait bien de faire preuve d'un peu d'humilité et d'attendre que les Français votent", a déclaré Frédéric Lefebvre, porte-parole de l'UMP, sur France 2.

Le PS, qui contrôle 24 des 26 régions françaises, ambitionne de réaliser le grand chelem le 21 mars.

Pour Frédéric Lefebvre, ce dernier scrutin national avant la présidentielle de 2012, c'est un peu la rencontre Real Madrid-Lyon qui s'est soldée mercredi soir par l'élimination surprise des Madrilènes en huitièmes de finale de la Ligue des champions.

"Le Real Madrid a expliqué que c'est lui qui allait gagner et à la fin il était ridicule. (...) Le Parti socialiste, pour l'instant, a fait à peu près le même chemin", a-t-il dit.

Pour Benoît Hamon, "ce que craint Nicolas Sarkozy, c'est le score du Parti socialiste". "Toute sa tâche, c'est affaiblir le PS parce qu'il redoute à l'échéance de 2012", analyse-t-il.

Réitérant l'argumentaire socialiste sur la menace d'un "tour de vis social" au lendemain des régionales, le porte-parole du PS appelle lui aussi à la mobilisation des électeurs de gauche qui, selon plusieurs enquêtes, seraient plus enclins que les électeurs de droite à s'abstenir de voter.

"Nicolas Sarkozy, lui, ne s'abstiendra pas le 22 mars, il ne s'abstiendra pas de mettre en place la politique d'austérité qui nous est promise", a-t-il affirmé.

"Et parce qu'il ne s'abstiendra pas, il ne faut pas s'abstenir dès le premier tour".

Sophie Louet et Elizabeth Pineau, édité par Guy Kerivel