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Régionales: ping-pong entre Aubry et Frêche en Languedoc

Martine Aubry et Hélène Mandroux, tête de liste socialiste pour les régionales à Montpellier. Le premier secrétaire du Parti socialiste a choisi lundi le registre du clin d'oeil lors de son étape électorale en Languedoc-Roussillon, apportant à Georges Frê

Martine Aubry et Hélène Mandroux, tête de liste socialiste pour les régionales à Montpellier. Le premier secrétaire du Parti socialiste a choisi lundi le registre du clin d'oeil lors de son étape électorale en Languedoc-Roussillon, apportant à Georges Frê - -

par Laure Bretton MONTPELLIER, Hérault - La campagne pour les élections régionales s'est cristallisée lundi autour du bras de fer entre Martine...

par Laure Bretton

MONTPELLIER, Hérault (Reuters) - La campagne pour les élections régionales s'est cristallisée lundi autour du bras de fer entre Martine Aubry et Georges Frêche, qui se sont livré bataille à quelques heures d'écart à Montpellier.

A l'occasion de la Journée de la femme, le premier secrétaire du Parti socialiste a effectué une visite éclair en Languedoc-Roussillon, entourée d'un aréopage d'élues venues de toute la France.

Le président sortant de la région, dont les sondages prédisent une victoire facile le 21 mars, a répliqué en fin de journée par un "apéritif citoyen et féminin".

A l'unisson, les têtes de listes écologiste, Jean-Louis Roumégas, et UMP, Raymond Couderc, ont dénoncé un "écran de fumée" et une "guéguerre socialo-socialiste" nuisible au débat de fond.

"Les électeurs en ont assez", a dit à Reuters Jean-Louis Roumégas. La visite de Martine Aubry, "c'est quand même un réflexe malheureux province contre Paris qui profite au président sortant sans qu'on ait droit au débat sur le bilan", a-t-il déploré.

Acclamé à son arrivée dans un café de Montpellier - "Tu es l'imperator du Languedoc", s'est écriée une partisane en l'embrassant - Georges Frêche a, lui, ironisé sur la venue de Martine Aubry "entre deux avions pour catéchiser les masses provinciales", telle une "princesse avec sa cour".

Pour lui, si la maire de Lille l'attaque et exclut ses partisans du PS, c'est pour parfaire sa stature présidentielle en vue de 2012.

"Elle se moque comme d'une guigne des régionales", a accusé Georges Frêche qui a toutefois assuré que, si Martine Aubry était élue candidate à l'Elysée par les militants PS lors des primaires, il ferait campagne pour elle.

PANIER GARNI

"Ici, il n'est pas question de monter des partis parallèles", a-t-il dit avant de remercier, goguenard, le premier secrétaire dont la visite aurait fait selon lui baisser Hélène Mandroux de "trois points" dans un sondage à paraître mardi.

Pour Martine Aubry, qui se pose en chef de file des rénovateurs au PS, la manoeuvre consistait à présenter le visage d'un PS uni derrière Hélène Mandroux, chargée de barrer la route à Georges Frêche, exclu du PS pour des dérapages verbaux à répétition.

"Je suis rarement raciste anti-homme mais je pense que seule une femme pouvait porter ce combat", a estimé la maire de Lille après un débat où il a été question d'avortement, de parité et de "politiques douces", parce que élaborées par des femmes.

L'offensive de Martine Aubry s'est faite en deux temps : sur le terrain des valeurs d'abord, sans jamais citer nommément Georges Frêche, en faisant juste allusion à ses propos qui ont déclenché des tollés par le passé.

"Le racisme et l'antisémitisme, ça commence comme une méchante blague et ça finit très mal", a-t-elle prévenu. "Rien ne doit être accepté, pas le moindre mot qui divise".

Une déclaration de Martine Aubry que "je peux signer des deux mains", a lancé Georges Frêche devant ses partisans dans la soirée avant de trinquer à sa future victoire.

Martine Aubry s'est ensuite essayée à l'humour, au risque de flirter avec le mauvais goût.

Dans l'espoir de "changer" celui qu'elle a appelé "Georges", elle lui a offert un "panier garni" de cadeaux censés lui rappeler ses devoirs de dirigeant politique et d'homme respectueux des autres, après ses déclarations sur les harkis, les "Blacks" de l'équipe de France de football, les femmes ou les homosexuels.

Le premier secrétaire lui a offert, entre autres, le CD de Julien Clerc "Femmes je vous aime", un ouvrage "sur les oiseaux pour qu'il puisse continuer à me traiter", le dernier numéro du magazine gay "Têtu" sur les îles grecques et un exemplaire de France Football sur les Bleus.

Edité par Elizabeth Pineau