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Régionales: le rassemblement de la gauche sur les rails

LE 1ER TOUR DES ÉLECTIONS RÉGIONALES

LE 1ER TOUR DES ÉLECTIONS RÉGIONALES - -

par Laure Bretton PARIS - Les socialistes assuraient lundi qu'un accord national avait été trouvé avec Europe Ecologie, en vue du deuxième tour des...

par Laure Bretton

PARIS (Reuters) - Les socialistes assuraient lundi qu'un accord national avait été trouvé avec Europe Ecologie, en vue du deuxième tour des élections régionales dimanche, mais une triangulaire se profile en Bretagne.

Claude Bartolone a annoncé une alliance dans toute la France, bousculant les dirigeants écologistes qui évoquaient une simple "volonté d'accord" et déploraient une "stratégie du fait établi".

"Les conditions d'un accord ont été trouvées mais l'accord n'a pas été signé", a déclaré à Reuters Jean-Vincent Placé, membre de la délégation d'Europe Ecologie chargée de négocier.

Les négociations devaient notamment reprendre lundi soir entre les deux partis en Ile-de-France.

Ni le PS ni Europe Ecologie n'ont fait état dans l'immédiat d'un accord avec le Front de gauche, qui a frôlé les 6% au premier tour.

Dans un contexte d'abstention record, le PS est arrivé largement en tête, avec plus de 29% des suffrages.

Le PS a devancé l'UMP et distancé Europe Ecologie, qui, avec 12,18%, a toutefois confirmé sa place de troisième force politique et refuse de jouer les utilités au sein de la gauche.

Au-delà de l'union de deuxième tour des régionales, c'est "la construction de la gauche pour les années qui viennent" qui est en jeu, avait prévenu lundi matin Claude Bartolone, membre de la troïka de négociateurs.

"TOUT LE MONDE A BESOIN DE CET ACCORD"

"PS et Europe Ecologie ont partie liée", confirme Jean-Daniel Lévy, directeur du département politique de l'institut de sondages CSA. "Chacun sait qu'il ne peut prendre le risque de la division. Tout le monde a besoin de cet accord."

Les discussions entre les états-majors nationaux du PS, d'Europe Ecologie et du Front de gauche se sont déroulées toute la journée dans un hôtel du centre de Paris.

"Nous avons discuté des contrats de gouvernance et de la constitution des listes à la proportionnelle intégrale: ce sont des avancées significatives et nous incitons les régions à avancer vite", a expliqué Jean-Vincent Placé.

Refusant d'être les "idiots utiles" du PS, selon les mots du député Vert Noël Mamère, les écologistes demandent des vice-présidences "opérationnelles", comme les transports, le développement économique ou l'emploi, dans les futurs conseils régionaux.

Jean-Vincent Placé a déploré la stratégie du "fait établi" choisie par les socialistes. Leur déclaration "un peu prématurée" ne met cependant pas en danger l'entreprise d'alliance générale. "C'est l'objectif", a-t-il souligné.

Peu avant l'annonce des socialistes, Daniel Cohn-Bendit faisait état de tensions dans les discussions.

"Ça tangue parce que le Parti socialiste ne comprend pas ce qu'est un partenariat", a déploré le député européen écologiste lors du Talk Orange-Le Figaro.

L'ALSACE OUVRE LA VOIE, LA BRETAGNE CALE

La direction d'Europe Ecologie avait établi qu'aucune fusion ne serait annoncée avant mardi midi.

Sans attendre les consignes des états-majors parisiens, la première alliance a été dévoilée en Alsace, où la gauche espère conquérir l'une des deux régions détenues par la droite.

"On ne pouvait pas se permettre d'attendre", a dit l'écologiste Jacques Fernique lors d'une conférence de presse. "L'alternance est possible, c'est historique", a-t-il souligné aux côtés de Jacques Bigot, le socialiste qui conduira la liste d'union au deuxième tour.

Même démarche en Lorraine, où le président sortant PS s'est félicité de négociations "d'une simplicité biblique".

En Pays de la Loire, les deux partis se sont alliés: les écologistes sont assurés d'avoir "au moins quinze élus" dans la nouvelle majorité en cas de victoire.

Ils ont obtenu que la région ne participe pas au financement de la plateforme aéroportuaire de Notre-Dame-des-Landes, pomme de discorde de longue date au sein de la gauche locale.

En Provence-Alpes-Côte d'Azur, le socialiste Michel Vauzelle a affirmé que sa liste de fusion avec Europe écologie et le Front de gauche était "close" et qu'elle serait déposée mardi, ce qu'aucun de ses partenaires n'ont confirmé dans l'immédiat.

En Bretagne, en revanche, l'alliance a échoué, ouvrant la voie à une triangulaire.

"Nous sommes confrontés à une vision hégémonique d'un camp", a expliqué Guy Hascoët, tête de liste Europe Ecologie, expliquant que le président socialiste Jean-Yves Le Drian avait refusé de suivre les règles de répartition appliquées dans le reste de la France.

Avec Service France, Gilbert Reilhac à Strasbourg, Jean-François Rosnoblet à Marseille, Pierre-Henri Allain à Rennes, Guillaume Frouin à Nantes, édité par Jean-Baptiste Vey