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Régionales: le PS accueille la victoire avec solennité

Le Premier secrétaire du PS, Martine Aubry, à son arrivée rue de Solferino. Responsabilité", "obligation", "devoir": les dirigeants du Parti socialiste ont accueilli la victoire de la gauche aux élections régionales avec solennité, à deux ans de la procha

Le Premier secrétaire du PS, Martine Aubry, à son arrivée rue de Solferino. Responsabilité", "obligation", "devoir": les dirigeants du Parti socialiste ont accueilli la victoire de la gauche aux élections régionales avec solennité, à deux ans de la procha - -

par Laure Bretton PARIS - "Responsabilité", "obligation", "devoir": les dirigeants du Parti socialiste ont accueilli la victoire de la gauche...

par Laure Bretton

PARIS (Reuters) - "Responsabilité", "obligation", "devoir": les dirigeants du Parti socialiste ont accueilli la victoire de la gauche aux élections régionales avec solennité, à deux ans de la prochaine présidentielle.

Coupant l'herbe sous le pied de tous les dirigeants du Parti socialiste, comme un avant-goût des turbulences internes à venir, Ségolène Royal a salué un "vote d'espérance" et une défaite "aux allures de déroute" pour Nicolas Sarkozy.

Selon des résultats partiels transmis par le ministère de l'Intérieur, les listes de gauche ont obtenu au deuxième tour près de 54% des suffrages au niveau national - soit leur score "le plus important de la Ve République", a estimé le député européen Harlem Désir.

La gauche remportant la Corse, la majorité présidentielle ne sauve qu'une seule des deux dernières régions qu'elle dirigeait depuis 2004 en métropole, l'Alsace.

"Une seule région ne peut pas faire oublier toutes les autres", a lancé le porte-parole du PS, Benoît Hamon, à l'adresse des dirigeants de l'UMP qui ont fait de cette région l'étalon de leur performance électorale dimanche.

Martine Aubry, qui s'est énormément investie dans la campagne des régionales, enchaînant 20 déplacements de terrain, a convié tous les présidents de région socialistes à Paris mardi soir pour une "photo de famille".

Pour le premier secrétaire du PS, "les Français ont donné ce soir une victoire sans précédent" à la gauche. "Nous recevons cette victoire avec responsabilité", a souligné Martine Aubry que ce vote renforce à la tête du PS et de l'opposition.

Après les européennes de juin dernier, "on nous avait comparé à un cadavre à la renverse mais nous sommes bien vivants", se félicite un proche de Martine Aubry pour qui il ne faut pas brûler les étapes.

Au PS, tout le monde a en mémoire le précédent de 2004, où le PS avait remporté les régionales avant de frôler l'implosion lors du référendum sur la Constitution européenne, en 2005, et de perdre sa troisième présidentielle d'affilée en 2007.

UN NOUVEAU "SOUFFLE" SELON ROYAL

Dans leurs déclarations, loin de tout triomphalisme, les dirigeants socialistes ont demandé à la droite des changements politiques de fond sans réclamer la tête du Premier ministre, François Fillon.

Il faut, selon le PS, revenir sur le bouclier fiscal, arrêter la réforme des retraites et mettre un terme aux suppressions de postes dans la fonction publique afin d'en finir avec la "politique des privilèges et des privilégiés".

Martine Aubry a promis que le PS répondrait aux Français qui sont "en attente d'une gauche de projet". "Nous ne sommes pas là pour être l'opposition, nous sommes là pour être le gouvernement", a renchéri son prédécesseur, François Hollande.

Pour le PS, les choses sérieuses commencent.

Outre la rédaction de son projet présidentiel et l'organisation de primaires, qui risquent de raviver la guerre entre présidentiables, les socialistes se voient comme la force motrice de la "gauche solidaire" née au second tour.

"Ces élections régionales ont mis le joli mot d'union au coeur de la gauche", qui se présentait rassemblée dans 20 régions sur 22 en métropole, s'est félicitée l'ancienne ministre de la "gauche plurielle". "Ce vote est pour la gauche un encouragement mais aussi une exigence".

Avant elle, Ségolène Royal avait évoqué "un souffle" et une "nouvelle chance". Il faut que "cette victoire ne soit pas la victoire d'un camp mais qu'elle soit la victoire pour tout le pays", a déclaré l'ancienne candidate à l'Elysée.

Avec 60,61% des voix en Poitou-Charentes, elle obtient l'un des plus beaux scores de la gauche.

Sur les plateaux de télévision dimanche, les dirigeants du PS ont refusé de commenter le solo de Ségolène Royal ou d'attribuer le bénéfice de cette victoire à Martine Aubry.

Choisir un présidentiable pour 2012, "ce n'est pas le sujet de ce soir", a prévenu le président du groupe PS à l'Assemblée, Jean-Marc Ayrault. "Je veux qu'on puisse dire 'nous' le plus longtemps possible", a plaidé Benoît Hamon.

Martine Aubry n'est pas considérée par tous les socialistes comme le candidat naturel de la gauche pour 2012.

Pour Pierre Moscovici, la victoire de dimanche "ne fait pas d'elle tout de suite le leader du PS pour la présidentielle".

Edité par Yves Clarisse