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Régionales: le Front de gauche éclipse le NPA de Besancenot

Au fil de la campagne des régionales, le Front de gauche alliant communistes et membres du Parti de gauche creuse l'écart avec le NPA d'Olivier Besancenot, qui traverse un trou d'air un an après son lancement. /Photo prise le 26 janvier 2010/REUTERS/Jean-

Au fil de la campagne des régionales, le Front de gauche alliant communistes et membres du Parti de gauche creuse l'écart avec le NPA d'Olivier Besancenot, qui traverse un trou d'air un an après son lancement. /Photo prise le 26 janvier 2010/REUTERS/Jean- - -

par Gérard Bon PARIS - Au fil de la campagne des régionales, le Front de gauche alliant communistes et membres du Parti de gauche creuse l'écart...

par Gérard Bon

PARIS (Reuters) - Au fil de la campagne des régionales, le Front de gauche alliant communistes et membres du Parti de gauche creuse l'écart avec le NPA d'Olivier Besancenot, qui traverse un trou d'air un an après son lancement.

Tout en jugeant prématuré de parler d'un Die Linke à la française (La Gauche en Allemagne), certains responsables de l'axe PG-PCF voudraient poursuivre le rassemblement jusqu'à la présidentielle de 2012.

Si le Parti de gauche verrait bien son chef de file Jean-Luc Mélenchon se présenter au nom du rassemblement, les communistes craignent une OPA de l'ex-sénateur socialiste sur le PCF.

Pour l'instant, le Front de Gauche est crédité de 6 à 7% dans les sondages, contre 2% à 2,5% au NPA d'Olivier Besancenot, qui ferait à peine mieux que Lutte ouvrière.

En Ile-de-France, le populaire facteur de Neuilly n'est crédité que de 3% contre 7% à la liste Front de gauche menée par Pierre Laurent (PCF).

"C'est la prime à l'union", s'est réjoui Jean-Luc Mélenchon, qui reproche à Olivier Besancenot et à ses amis d'avoir choisi la voie de "l'isolement".

Le NPA, qui refuse tout accord de gestion avec les socialistes, s'est toutefois associé au Front de gauche dans trois régions et au Parti de gauche dans trois autres.

Fondé en grande partie sur la notoriété d'Olivier Besancenot, le rassemblement issu de la Ligue communiste révolutionnaire semble avoir tout d'abord souffert d'une relative démobilisation sociale pendant la crise.

"TRAVERSÉE DU DÉSERT"

"Il escomptait des mouvements sociaux importants et ces mouvements ne sont pas produits car le rapport de forces n'était pas favorable aux salariés", explique l'historien Stéphane Courtois, directeur de recherches au CNRS.

En outre, le NPA a pâti ces dernières semaines de la tempête médiatique déclenchée par la présence d'une jeune femme voilée sur sa liste du Vaucluse.

Dans un parti très laïque et féministe, la candidature d'Ilhem Moussaid, 22 ans, a suscité des remous en interne et la désapprobation de la quasi totalité des partis politiques.

Plusieurs recours ont été déposés, en vain, pour tenter de faire annuler cette candidature par la justice.

"Quelle régression et quel reniement que ce geste qui va certainement faire parler longtemps du NPA alors que l'on aurait tant aimé que l'on parle de ce parti à propos d'autre chose !", écrivait début mars Bachir Dahak, président du Service d'orientation et de médiation pour l'insertion sociale, dans Le Monde.

En outre, le NPA devrait souffrir particulièrement de l'abstention, que les instituts de sondage prédisent élevée.

Pour Slate.fr, la campagne d'Olivier Besancenot "prend des allures de traversée du désert" alors que la stratégie de transformation de la LCR en NPA avait pour vocation d'extraire le mouvement du carcan trotskyste.

Le site d'analyses estime que le Front de gauche "assèche littéralement le vivier traditionnel de la LCR, notamment les moins de 25 ans et les inactifs, particulièrement séduits par cette nouvelle offre politique."

Christian Piquet, ancien responsable de la LCR passé au Front de gauche, voudrait bien transformer l'essai en organisant des "assises" du FG associant syndicalistes et associatifs pour aboutir à un projet de société pour 2012 et un candidat unique.

Une question que les communistes ne devraient pas aborder lors avant leur congrès de juin.

Edité par Yves Clarisse