Régionales: la Réunion bascule à droite
SAINT-DENIS DE LA REUNION (Reuters) - La Réunion a basculé à droite malgré un électorat majoritairement à gauche, la liste de la majorité présidentielle devançant celles de Paul Vergès, 85 ans, qui dirigeait l'île depuis 1988.
La liste du député UMP Didier Robert est arrivée en tête (45,5%) devant la coalition emmenée par le fondateur du Parti communiste réunionnais (35,5%) et le Parti socialiste (19%).
L'incapacité du PCR et du PS à s'unir a scellé le sort de Paul Vergès, qui attribue la responsabilité de sa défaite au maintien de la candidature socialiste (13% au premier tour).
"Jamais nous ne pourrons oublier cette trahison", a-t-il déclaré dimanche soir.
Selon le PS, le président sortant avait posé "des conditions inacceptables" à la fusion des deux listes de gauche.
Depuis plus de vingt ans, Paul Vergès avait réussi à maintenir son leadership sur la vie politique locale en compensant la baisse d'influence de son parti par des alliances dépassant souvent le clivage gauche-droite.
Entre les deux tours des régionales, il avait intégré sur sa liste un ancien adversaire, André Thien Ah-Koon, fortement marqué à droite. "Choix suicidaire", a commenté dimanche le député socialiste Patrick Lebreton.
En 2007, Nicolas Sarkozy avait obtenu à la Réunion son plus mauvais score au second tour de l'élection présidentielle, avec 36% des voix. Aux élections européennes de 2009, les listes soutenues par le PCR, le Parti socialiste et Europe Ecologie avaient rallié au total 64% des suffrages dans le département français de l'océan Indien.
Bernard Grollier, édité par Yves Clarisse