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Régionales: Fillon appelle à "calmer les ardeurs" de la gauche

A quatre jours du second tour des élections régionales, François Fillon a exhorté lors d'un meeting à Paris les électeurs à "calmer les ardeurs" de la gauche dont il a fustigé "les rêves présidentiels". /Photo prise le 17 mars 2010/REUTERS/Benoît Tessier

A quatre jours du second tour des élections régionales, François Fillon a exhorté lors d'un meeting à Paris les électeurs à "calmer les ardeurs" de la gauche dont il a fustigé "les rêves présidentiels". /Photo prise le 17 mars 2010/REUTERS/Benoît Tessier - -

PARIS - A quatre jours du second tour des élections régionales, François Fillon a exhorté les électeurs à "calmer les ardeurs" de la gauche dont il...

PARIS (Reuters) - A quatre jours du second tour des élections régionales, François Fillon a exhorté les électeurs à "calmer les ardeurs" de la gauche dont il a fustigé "les rêves présidentiels".

Le Premier ministre, qui arpente la France dans l'espoir de conjurer une défaite annoncée pour la majorité, a de nouveau apporté son soutien à la ministre de l'Enseignement supérieur Valérie Pécresse lors de son dernier meeting à Paris.

Arithmétiquement, la ministre de l'Enseignement supérieur, qui est arrivée en tête au premier tour en Ile-de-France avec 27,76%, est nettement désavantagée face à la liste de gauche emmenée par Jean-Paul Huchon.

Mais dans son camp, et à Matignon, on veut croire à la "dynamique" de la mobilisation générale après l'abstention record du premier tour (53,67%).

"La bataille est ouverte parce que vous n'avez rien à perdre mais tout à conquérir, et celui qui va chercher la victoire est toujours plus décidé que celui qui l'attend", a déclaré François Fillon devant plus de 2.000 militants réunis à la Mutualité, en présence notamment des ministres Christine Lagarde, Pierre Lellouche et Anne-Marie Idrac.

"Soyez debout !", a lancé le Premier ministre, qui a sévèrement rappelé à l'ordre mardi les élus de la majorité critiques à l'égard de la stratégie électorale de l'exécutif.

Au "triomphalisme" de l'opposition, François Fillon a opposé le "courage" et la "persévérance" de la droite.

Le chef du gouvernement a mis en garde contre les "incohérences" d'une gauche "kaléidoscopique", qui part unie à la bataille dans la quasi-totalité des régions métropolitaines pour le second tour.

"NE PAS SE DISPERSER"

Il a ainsi raillé l'union des "socialistes qui sont pour la croissance", des "verts qui défendent la décroissance", de "ceux qui sont pour la social démocratie" et de "ceux qui sont nostalgiques du drapeau rouge".

"J'invite les électeurs à mesurer sérieusement la solidité des équipes et des programmes issus de ces tractations complexes", a-t-il déclaré.

Le chef du gouvernement a accusé l'alliance rose-vert-rouge entre le PS, Europe Ecologie et le Front de gauche, qui s'interrogent sur la pérennité de leur partenariat, de penser plus à la présidentielle de 2012 qu'aux régions.

"J'invite les électeurs à calmer les ardeurs d'une opposition qui devrait d'abord parler des régionales et d'abord nous aider à sortir de la crise parce que les rêves présidentiels du Parti socialiste, ce n'est pas la préoccupation prioritaire de nos concitoyens", a-t-il déclaré sous les applaudissements.

François Fillon s'est aussi adressé aux électeurs du Front national, qui revient jouer les trouble-fête à la faveur de triangulaires à haut risque pour la majorité.

"A tous ceux que la violence inquiète, à tous ceux qui veulent faire reculer la peur, je demande de nous juger sur nos actes et de ne pas se disperser dans leurs votes", a-t-il dit.

Du message, de "l'avertissement", de la "claque" - pour reprendre les termes d'élus de la majorité - de dimanche dernier, François Fillon n'a dit mot.

"Je n'ai pas la prétention de penser que nous avons tout réglé, que tout est derrière nous, qu'il n'y a pas encore beaucoup à faire pour réduire les injustices", a-t-il toutefois dit, dans une ébauche d'autocritique.

Seule Valérie Pécresse a évoqué les "messages politiques" adressés au premier tour. "Ces messages nous les avons entendus, nous en tiendrons compte", a-t-elle assuré.

Sophie Louet, édité par Clément Dossin