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Réforme des retraites: Gabriel Attal défend un projet "fait pour ceux qui triment"

Dans un entretien mis en ligne par Le Parisien ce samedi sortir au sortir d'une manifestation des jeunes contre le projet de réforme des retraites, le ministre délégué aux Comptes publics a dit vouloir apaiser les inquiétudes des Français.

Une journée de grève très suivie jeudi de l'avis unanime, une marche des jeunes ce samedi à Paris, avant une nouvelle mobilisation nationale à l'appel de l'intersyndicale - unie pour la première fois depuis douze ans - le 31 janvier. C'est peu dire que le projet de réforme des retraites élaboré par le gouvernement est contesté. Il est même rejeté par une large majorité des Français selon les études d'opinion.

Gabriel Attal, ministre délégué aux Comptes publics, a toutefois tenté de convaincre des bonnes intentions de l'exécutif en la matière dans un entretien accordé au Parisien ce samedi et mis en ligne dans la soirée.

"Rien n'est joué" selon Gabriel Attal

Le ministre a d'abord assuré que le gouvernement avait conscience des enjeux du projet du gouvernement pour le quotidien des Français, et de l'anxiété qu'il engendrait.

"Il y a des inquiétudes, des doutes, de l’opposition, chez beaucoup de Français. On demande un effort, il faut le reconnaître", a-t-il introduit. Gabriel Attal a alors affirmé: "Pourquoi on fait cette réforme? Pour sauver notre système. Pour qui on la fait? Avant tout pour ceux qui triment et n’ont d’autre richesse que le fruit de leur travail."

"À nous de les convaincre, d’aller au contact. Rien n’est joué", a-t-il encore posé. Listant les points de la feuille de route fixée par l'exécutif, de nature selon lui à rassurer les Français - soulignant "l'attachement" du gouvernement au système par répartition par exemple - il a admis: "Reste la question du report de l’âge de départ. Là, beaucoup considèrent que l’effort n’est pas assez justement partagé."

Des "enrichissements" bienvenus... jusqu'à un certain point

Est-ce à dire que ce report de l'âge de départ à la retraite à 64 ans - dont aucun syndicat ne veut entendre parler et qui cristallise l'opposition d'une majorité des citoyens - est négociable?

"Il y a un désaccord de fond avec les syndicats : pour financer les retraites, nous choisissons le travail, eux privilégient les impôts. Moi je le dis: on est au taquet sur les impôts en France! Malgré cette divergence nette, je suis convaincu que l’on peut enrichir le projet ensemble", a déclaré Gabriel Attal.

Il a désigné d'autres interlocuteurs: les députés, et les sénateurs qui viseront le texte dans les semaines à venir, tandis qu'il doit être présenté lundi en Conseil des ministres. "Je respecte le débat parlementaire à venir. Sur tous les sujets, nous sommes ouverts aux enrichissements", a ainsi repris Gabriel Attal avant de pointer une frontière à ces tractations: la garantie de "l’équilibre du système en 2030 sans augmentation d’impôt".

Un tacle pour Jean-Luc Mélenchon

Le ministre délégué aux Comptes publics s'est voulu optimiste: "Je crois profondément qu’on n’est pas condamnés au bras de fer". Une défiance envers l'épreuve de force qui ne l'a pas empêché de glisser un tacle, très politique, à destination de l'un des opposants les plus en vue au projet de réforme des retraites:

"Le projet de Jean-Luc Mélenchon, c’est la dette par répartition. Avec lui, les jeunes générations seraient condamnées à être matraquées d’impôts pour financer un système injuste".

"Travailler moins pour gagner moins et vivre moins bien", a-t-il enfin raillé.

Robin Verner
Robin Verner Journaliste BFMTV