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Réforme des retraites: François Hollande pointe "une incompréhension" et "un sentiment d'injustice"

L'ancien président de la République appelle son successeur à prendre "en considération" le mouvement social actuel, "porteur d'un certain nombre de peurs qu'il faut apaiser", selon lui.

En engageant un projet de réforme des retraites dans le contexte actuel, le gouvernement a pris "un risque", estime François Hollande. Sur BFMTV-RMC, l'ancien président de la République souligne à ce titre que le mouvement social contre le texte de l'exécutif part des "retraites mais englobe d'autres colères, d'autres frustrations".

Le socialiste cite "une inflation que nous n'avions pas vue depuis 30 ans, une crise de l'énergie, une guerre à nos portes", ainsi qu'"une crise sanitaire qui est certes terminée mais a laissé des séquelles". Résultat: "un terreau qui est assez dangereux", selon François Hollande.

Et d'ajouter: "C'est très important qu'un président de la République prenne conscience que ce mouvement-là est porteur d'un certain nombre de peurs qu'il faut apaiser". 

"Incompréhension"

D'après l'ex-premier secrétaire du Parti socialiste, il ne s'agit pas de ne "jamais réformer les retraites". D'ailleurs, "moi-même comme président de la République, j'ai eu à le faire", rappelle-t-il en référence à la réforme menée par Marisol Touraine en 2014.

"Mais il faut savoir exactement à quel moment une telle proposition doit être faite, à partir de quelles discussions [...] et d'avoir aussi le souci de la justice, alors même que les Français trouvent à juste raison que leur pouvoir d'achat est entamé", poursuit François Hollande.

Or, pour ce qui concerne le projet de l'exécutif, "il y a une incompréhension" et un "sentiment de l'injustice", selon lui. Voilà quelques jours, l'ancien chef de l'État jugeait sur France Inter que, pour que la "réforme soit juste", il faudrait que "chacune et chacun puisse cotiser la même durée au regard de ce qu'a été son activité". Seulement," ce n'est pas le cas", car des "personnes, notamment les plus modestes, vont être obligées de cotiser 44 ans" quand d'autres "n'auront que 42 ou 43 ans", critiquait-il.

Baptiste Farge