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Rebsamen sur le barrage de Sivens: "Il faut suspendre le projet"

Le ministre du Travail, François Rebsamen, mercredi matin sur BFMTV et sur RMC.

Le ministre du Travail, François Rebsamen, mercredi matin sur BFMTV et sur RMC. - BFMTV

François Rebsamen, le ministre du Travail et de l'Emploi, était mercredi matin l'invité de Jean-Jacques Bourdin en direct sur BFMTV et sur RMC.

Invité mercredi matin sur BFMTV et sur RMC, François Rebsamen est d'abord revenu sur la mort de Rémi Fraisse. Y a-t-il eu une exploitation politicienne de ce drame?

"Des propos ont été tenus qui n'auraient pas dû l'être devant un tel drame. La mort d'un jeune de 20 ans c'est un drame. Il faut d'abord être respectueux des proches, de la famille, il faut faire preuve de la compassion nécessaire et garder la mesure, (...) des enquêtes sont ouvertes. Les propos étaient exagérés" juge François Rebsamen, qui fait référence aux critiques émises par Cécile Duflot ou José Bové, mardi matin sur BFMTV et RMC. "Il faut attendre ce que va dire l'enquête administrative, il faut aussi mesurer la violence qui s'exerce sur le terrain".

# "Il faut suspendre le projet" de Sivens

Faut-il suspendre ce projet de construction du barrage de Sivens, objet des affrontements dans le Tarn? "Pour ramener le calme dans l'immédiat, le mieux c'est de suspendre le projet", juge le ministre du Travail.

Dans ce drame, le mot de "bavure" a été prononcé par le ministre de l'Intérieur, mais dans la négative. Bernard Cazeneuve n'est-il pas toutefois allé trop vite en disant qu'"il n'y a pas eu de bavure"? "Il est soumis à une forte pression, il y a des propos qui ont été tenus qui ne sont pas acceptables", estime François Rebsamen. "Il y a des jeunes qui viennent de toute l'Europe pour se battre, pour agresser aussi les forces de l'ordre".

Quand Bernard Cazeneuve décide de suspendre l'usage des grenades offensives, François Rebsamen y voit "une mesure d'apaisement dans l'attente des résultats de l'enquête". Mais, ajoute-t-il, "c'est aussi un appel et calme et au dialogue que je lance, un tel événement doit faire réfléchir tout le monde. Il est temps que les opposants résolus et violents se calment et arrêtent d'agresser en permanence les forces de l'ordre".

# Un "échec collectif" contre le chômage

Interrogé sur son aveu d'"échec" face au chômage, François Rebsamen veut rappeler des chiffres: "Ce pays a doublé sa richesse en 40 ans. Le produit intérieur brut a été multiplié par deux. Le chômage a été multiplié par quatre. Donc il y a quand même un problème de fond, il y a un échec global, collectif" mais "on va se redresser avec les mesures qui ont été prises". Les Français y croient-il encore? "Il faut du temps pour que les mesures portent leurs fruits!"

Comment faciliter l'embauche dans les petites entreprises? "Je cherche toutes les solutions, on expérimente", répond François Rebsamen. Selon le ministre, le problème se pose dans "les petites entreprises, là où il y a potentiellement de l'emploi, ces PME, TPE. Ils ne savent pas gérer un contrat de travail, ils ne savent pas bien embaucher et se disent 'Comment ça va se passer si demain je suis obligé de licencier, si je n'ai plus les commandes pour répondre?' C'est ça qu'il faut qu'on regarde avec elles".

Faut-il réformer le droit du travail? François Rebsamen y est favorable car "il y a des lourdeurs créées par les seuils (de salariés dans une entreprise, Ndlr)", comme pour "le nombre de réunions".

"Comment peut-il y avoir 300.000 emplois non pourvus et 3 millions 400.000 chômeurs?", s'exaspère François Rebsamen, qui dit vouloir améliorer la formation "pour répondre à la demande au niveau local".

Alexandre Le Mer