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Politique

RATP: venu soutenir les grévistes convoqués après des insultes homophobes, Mélenchon se défend

Jean-Luc Mélenchon ce lundi midi au dépôt de bus RATP de Vitry-sur-Seine dans le Val-de-Marne.

Jean-Luc Mélenchon ce lundi midi au dépôt de bus RATP de Vitry-sur-Seine dans le Val-de-Marne. - LUDOVIC MARIN / AFP

Plusieurs personnalités de gauche, dont Jean-Luc Mélenchon et Philippe Martinez, se sont rendues à Vitry-sur-Seine ce lundi pour soutenir les trois grévistes convoqués par la RATP pour avoir proféré des insultes homophobes contre un collègue en décembre dernier.

Le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez et le leader de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon se sont rendus lundi midi au dépôt de bus RATP de Vitry-sur-Seine, dans le Val-de-Marne, pour soutenir les grévistes opposés à la réforme des retraites.

Alors que les deux dirigeants rejettent en bloc le "compromis" proposé par le gouvernement samedi, Jean-Luc Mélenchon est allé soutenir les trois conducteurs de bus convoqués ce lundi par la direction de la RATP pour "entretien préalable à sanction", pour avoir bloqué un conducteur non gréviste et avoir proféré des insultes homophobes en décembre dernier.

Une enquête interne avait alors été ouverte par la RATP, qui avait condamné les faits, et les trois agents avait été convoqués pour "un entretien préalable à sanction" selon le Parisien. Au journal francilien, les trois hommes démentent être homophobes. "On a juste répété les paroles d’une chanson validée par la Sacem, et d’un chanteur que Macron lui-même a emmené en Côte d’Ivoire", affirme l'un deux, faisant référence à La fuite, du rappeur Vegedream

"On est dans la lutte, c'est pas un gala!"

Sur les réseaux sociaux ce lundi, plusieurs internautes se sont étonnés, voire indignés du fait que ces responsables politiques se soient déplacés pour soutenir des individus soupçonnés d'avoir tenu des propos homophobes. 

D'autres responsables de gauche comme le patron du PCF Fabien Roussel et la chef de file de Lutte ouvrière Nathalie Arthaud ont aussi fait le déplacement à Vitry-sur-Seine, prenant tour à tour la parole au micro, devant plusieurs centaines de grévistes.

Interrogé par un journaliste présent sur place ce lundi, Jean-Luc Mélenchon a estimé que ces grévistes n'étaient inquiétés que pour des "raisons politiques". "On est dans la lutte, c'est pas un gala quoi! Vous voulez que je fasse la liste des injures que les Français manient tous les jours?", a-t-il défendu face à la presse.

"Vous, là, par exemple quand vous ratez le clou avec votre marteau qu’est-ce que vous dites? Les êtres humains ils sont comme ça et le niveau de la vanne dans ce pays, tout le monde sait ce que c’est", a-t-il poursuivi face à un journaliste de RTL, qui rapporte ces propos sur Twitter. 

"Ce n'est pas vrai, ils ne sont pas homophobes"

"La gourmandise aussi c’est pas bien on finit par trop grossir. Ce n’est pas vrai, ils ne sont pas homophobes", répond ensuite Jean-Luc Mélenchon au journaliste qu'il lui demande s'il tente de légitimer ces propos.

Il ajoute: "Moi j’ai parlé avec eux parce que je connais bien ce genre de truc. Il ne faut pas laisser passer l’acide sous l’armure. Ils ne faut pas qu’ils se sentent coupables, ils ne le sont pas et ceux de vos collègues (les journalistes) qui s’amusent avec ça c’est pas sérieux".
"Par contre on finit par créer une situation bizarre en suspectant tout le monde et en disant aux gens tu vas bien parler toi, qu’est-ce que ça veut dire ce truc?! Ils sont convoqués exclusivement pour des raisons politiques", assure le chef des insoumis, avant de tempérer: "Bien sûr qu'il faut faire attention à ce qu'on dit mais que celui qui ne s'est jamais trompé leur jette la première pierre".

Philippe Martinez, lui, assure qu'il est venu soutenir l'ensemble des grévistes. Il a vu dans cette convocation un signe de la fébrilité du pouvoir face à la contestation, au 40e jour de grève: "Quand on n'arrive pas à convaincre par les idées, on emploie les bonnes vieilles méthodes, la répression!", estime le syndicaliste.

En décembre dernier, la CGT avait condamné "sans ambiguïté les propos tenus et le comportement de certains agents mobilisés". Qualifiant les faits de "débordement regrettable", le syndicat affirme que "jamais la CGT n'admettra que des propos homophobes servent à porter (ses) légitimes revendications".

Jeanne Bulant