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Rachida Dati opposée une candidature Fillon à Paris

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PARIS (Reuters) - La probable candidature du Premier ministre François Fillon aux élections législatives à Paris fait grincer des dents dans la...

PARIS (Reuters) - La probable candidature du Premier ministre François Fillon aux élections législatives à Paris fait grincer des dents dans la majorité, déjà troublée par des tensions autour des sénatoriales de septembre prochain.

L'annonce en a été faite mardi dans Le Figaro par Pierre Lellouche, secrétaire d'Etat au Commerce extérieur.

"Je peux vous le confirmer, François Fillon va venir à Paris pour les législatives, dans la 2e circonscription. Je ne suis pas son porte-parole mais nous en avons encore parlé mercredi. Il est décidé", a-t-il déclaré au quotidien.

Le Premier ministre, qui est actuellement élu de la Sarthe, aurait dans la ligne de mire les élections municipales de 2014, la mairie de Paris étant considérée comme un marchepied pour l'Elysée à la lumière du parcours de Jacques Chirac.

La députée européenne UMP Rachida Dati, qui brigue cette 2e circonscription englobant le VIIe arrondissement dont elle est le maire, a aussitôt déclaré qu'elle ne se laisserait pas faire.

"Je ne vois pas comment François Fillon pourrait arriver, m'évincer (...) et quitter la Sarthe où il a construit sa carrière politique", a-t-elle dit sur RTL.

"Ce serait un petit peu ingrat vis-à-vis de ses électeurs et de son département, mais ce serait aussi un peu violent de pratiquer la politique de cette manière", a-t-elle ajouté.

L'ancienne ministre de la Justice a expliqué qu'en tant que maire du VIIe arrondissement, elle s'estimait tout à fait "légitime" pour briguer ce mandat.

Elle a en outre ironisé: "Je ne savais pas que Pierre Lellouche était le porte-parole de François Fillon. C'est un grand garçon M. Fillon, s'il veut dire des choses il peut les affirmer lui-même."

Selon le Figaro, la probable candidature Fillon arrive au mauvais moment pour le secrétaire général de l'UMP Jean-François Copé, qui vise lui-même l'Elysée en 2017 et fait face à des tensions autour des sénatoriales.

En guerre ouverte avec la Fédération de Paris, présidée par le député maire filloniste du XVe Philippe Goujon, six des huit maires UMP de la capitale se sont unis pour dénoncer la composition d'une liste qui fait la part belle à un proche du premier ministre et à une autre "parachutée", la ministre des Sports, Chantal Jouanno.

Dans le Journal du dimanche, Chantal Jouanno avait proposé un ticket avec François Fillon à Paris, estimant qu'il fallait un candidat avec" une stature nationale" pour convaincre les Parisiens face à la gauche.

L'actuel maire socialiste, Bertrand Delanoë, n'entend pas se représenter. Sa première adjointe, Anne Hidalgo, est sur le rangs pour lui succéder.

Gérard Bon, édité par Yves Clarisse