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Politique

Que deviennent les conseillers des ministres après les élections ?

Ministère des Affaires Etrangères

Ministère des Affaires Etrangères - -

A quelques jours du 1er tour de l'élection présidentielle, certains conseillers, chefs de cabinet, se posent évidemment la question : que faire si la droite perd, et que tous les ministres doivent quitter leur ministère ?

Certains resteront dans l'administration, d'autres partiront dans le privé. Les conseillers des ministres en exercice, qui ne feront peut-être pas partie du prochain gouvernement, doivent trouver une porte de sortie. Et certains reclassement ont fait du bruit. Ainsi, on se souvient de François Molins, directeur de cabinet du ministre de la Justice Michel Mercier, qui est devenu procureur de Paris. Catherine Pégard, ex-conseillère politique de Nicolas Sarkozy, préside aujourd’hui le château de Versailles. Autre exemple, celui d’Alexandre de Juniac, ancien directeur de cabinet de Christine Lagarde, il dirige aujourd’hui Air France.
S’il y a les grands noms, il y a aussi les plus petits, les travailleurs de l'ombre autour des ministres. Sont-ils déjà en train de faire leur carton ? Pas dans tous les bureaux. Travailler pour l’Etat ce n’est pas la même chose que de travailler pour le privé. « L’Etat ne s’arrête pas. Il y a une certaine conscience professionnelle », confiait un directeur de cabinet ce mercredi sur RMC.

80% des conseillers sont fonctionnaires

Chez les conseillers, on note plusieurs réactions face à l’éventuel changement de majorité après l’élection présidentielle. Il y a ceux qui ont déjà changé de métier et se sont transformés en militant UMP. Pour la majorité des conseillers dont 80% sont fonctionnaires, la perte d’emploi n’est pas la question. Leurs interrogations se portent plus sur l’éventuel changement d’Institutions. Ils devront sans doute travailler dans un autre ministère. Pour les 20% restant des contractuels, en mission, c’est la débrouille. Leur profil intéresse les entreprises : 2 ans dans un cabinet, c'est 10 ans d'expérience ailleurs.
Enfin, un décret publié au Journal Officiel au début du mois d'avril, concerne précisément le reclassement de certaines personnes de ces cabinets. Ce décret permet notamment aux parlementaires ayant participé à l'écriture d'une ou plusieurs lois, de devenir avocat sans formation spécifique.

« Sur la grille à Pôle Emploi, on ne sait pas quoi cocher »

Xavier Taquillain est conseiller spécial auprès du ministre des affaires étrangères Jean Léonetti. Pour lui, la reconversion n’est pas aisée : « s’il y a défaite, on va avoir du mal à trouver quelque chose. Le conseiller parlementaire saute avec le ministre. Qu’est-ce qu’il fait ? Il faut bien qu’il gagne sa vie. A l’extérieur, expliquer ce qu’on fait, nous, ce n’est pas facile. Sur la grille à Pôle Emploi la plupart du temps, on ne sait pas quoi cocher. Et pour toucher le chômage on est bien obligé de passer par Pôle Emploi. Mais on organise de temps en temps des déjeuners avec des chasseurs de tête. Ça permet de commencer à savoir ce qu’attend le privé. On intéresse les entreprises ».

« Le passage au ministère est un accélérateur de carrière »

Philippe de Fursac est chasseur de tête, spécialisé dans le public. Il a déjà reçu des appels pour des entretiens et en reçoit de plus en plus : « il y en a qui ont été prévoyant qui sont venus me voir il y a quelques mois et qui sont aujourd’hui déjà repositionnés. Je pense à une directrice de cabinet d’un ministre qui occupe une poste important dans le monde consulaire. Bien souvent le passage au cabinet ministériel est un accélérateur de carrière. Si vous avez déjà un très bon cursus personnel, inspecteur des finances par exemple, il est clair que les postes stratégiques dans les banques significatives vous sont ouverts ».

La Rédaction avec Thomas Chupin