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Quand Macron hurle en meeting, "ça rappelle les années 30"

Emmanuel Macron a clos son meeting parisien par une envolée très rauque, ce samedi soir. Ces cris ont amusé certaines personnalités politiques, mais d'autres s'en sont inquiétés. Seule Ségolène Royal a pris sa défense.

Un long cri du coeur. Et des moqueries en écho. La péroraison du discours prononcé par Emmanuel Macron à Paris ce samedi a valu beaucoup de railleries à l’ancien ministre de l’Economie. Au moment d’inciter ses sympathisants à se mobiliser afin d’aller apporter sa bonne parole "partout en France" puis de lancer "'Vive la République, vive la France", visage tourné vers le ciel et bras écartés, la voix du candidat à la présidentielle a atteint des hauteurs qu’on ne lui connaissait pas. Au point que le fondateur d'"En Marche !" a paru plusieurs fois sur le point de se retrouver aphone.

Un parallèle a d’ailleurs été tracé entre l’envolée de l’ancien protégé de François Hollande et le Jordan Belfort, campé par Leonardo Di Caprio, dans Le Loup de Wall Street.

Les cris d'Emmanuel Macron agacent ses détracteurs

Mais si ces vociférations ont fait rire, elles en ont outré d’autres. Le député socialiste élu dans le nord, François Lamy, y a ainsi vu du "populisme".

Le député (LR) élu dans le Rhône, Philippe Meunier, qui s’est par ailleurs inquiété qu’on puisse imaginer confier le bouton nucléaire à un homme politique qu’il jugeait trop enthousiaste, n’a lui pas hésité à évoquer le souvenir des années trente.

Tribun ou mystique?

Sur notre antenne ce dimanche dans le cadre de BFM Politique, Didier Guillaume, (patron du groupe socialiste au Sénat et directeur de la campagne de Manuel Valls) a aussi livré son sentiment sur les cris d’Emmanuel Macron:

"J’ai trouvé que c’était un peu bizarre. Quand on veut être président, on crie pas. On aurait dit qu’il était habité."

Invité quant à lui du "Grand rendez-vous" d’Europe 1, Eric Woerth, ancien ministre du Budget et désormais au service du candidat de la droite, François Fillon, en a fait une lecture religieuse:

"Macron est assez mystique. Vous avez vu la dernière image de son meeting ? Les bras en croix, la tête tournée vers les nuages. Alors je sais bien que c'est Noël bientôt mais un sauveur nous est né. Il y a un côté biblique là-dedans qui est assez comique d'une certaine façon." 

Dans cette tempête de moqueries ou de critiques, Emmanuel Macron ne trouvera-t-il aucun soutien? Si, et il vient de là où on ne l’attendait pas. Dans l’émission Punchline, diffusée par C8, Ségolène Royal, ministre de l’Environnement, lui a apporté son secours:

"Il faut comprendre, je pense, l'ambiance d'un meeting, la fin d'un meeting. Ça ne sert à rien de dénigrer, de moquer."

R.V.