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Politique

PSA : Varin s'engage auprès du gouvernement

Philippe Varin, président du directoire de PSA Peugeot Citroën.

Philippe Varin, président du directoire de PSA Peugeot Citroën. - -

Après un entretien entre Philippe Varin et Jean-Marc Ayrault, le PDG de PSA s'est "engagé" sur un dialogue social "exemplaire", rapporte Matignon. Un engagement qui porte notamment sur l'absence de licenciements secs.

Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a demandé lundi à PSA Peugeot Citroën des "engagements forts" pour limiter l'impact de son plan de restructuration sur l'emploi, à deux jours d'une négociation sociale au sein du groupe. Le premier constructeur automobile français a annoncé la suppression de 8 000 emplois en France et la fermeture de son site d'Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, un dossier hautement symbolique en ce début de quinquennat du nouvel exécutif socialiste français. Le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, a mis en cause la stratégie industrielle du groupe.

Des engagements demandés sur l'emploi

A l'issue d'un entretien d'une heure et quart avec le président du directoire de PSA, Philippe Varin, Jean-Marc Ayrault s'est abstenu de réitérer ces accusations, qui ont été jugées dangereuses pour la marque par la famille Peugeot et par l'opposition de droite. Dans un communiqué, il a en revanche "rappelé son attachement à la nécessité d'une stratégie industrielle ambitieuse pour l'industrie automobile, dans laquelle le groupe PSA peut et doit pleinement prendre sa place". Concernant le plan de restructuration, il demande des engagements forts sur "la limitation de l'impact sur l'emploi", "l'accompagnement de chaque salarié jusqu'à l'obtention d'un emploi", le maintien d'une activité industrielle sur le site d'Aulnay, la mise en place d'un "plan de revitalisation" du bassin d'emploi rennais, où des suppressions de postes sont aussi annoncées, et "l'accompagnement des sous-traitants et prestataires" de ces deux sites.

Un entretien "très constructif"

Selon le communiqué de Matignon, Philippe Varin s'est "clairement engagé" sur un dialogue social "exemplaire", qui aboutisse à des mesures tenant compte des demandes du Premier ministre et du président François Hollande. Philippe Varin a pour sa part assuré que l'entretien avec Jean-Marc Ayrault avait été "très constructif", sans donner l'impression d'avoir modifié en quoi que ce soit le plan de restructuration de PSA. Il a dit avoir eu avec le Premier ministre un échange sur la situation du marché européen de l'automobile et sur la position du groupe, "qui est particulièrement difficile". "Nous avons pris l'engagement que chaque employé ait une solution à son problème d'emploi (...), qu'il n'y aurait pas de licenciements secs et que nous ferions le maximum pour assurer la réindustrialisation du site d'Aulnay", a-t-il ajouté.
Le constructeur a par ailleurs annoncé lundi que son site de Sevelnord, dans le Nord, produirait à partir de l'an prochain des fourgonnettes pour le compte de Toyota, une bouffée d'oxygène pour la deuxième usine française de PSA, la plus menacée après celle d'Aulnay-sous-Bois. Cet accord prévoit à plus long terme une collaboration avec Toyota sur la prochaine génération de véhicules utilitaires de PSA. Mais le choix du site de production dépend de négociations avec les syndicats de Sevelnord sur un accord de flexibilité.

La Rédaction, avec Reuters