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Politique

PS : Stratégies, alliances et trahisons entre amis

De gauche à droite, Dominique Strauss-Kahn, François Hollande, Ségolène Royal, Laurent Fabius et Bertrand Delanoë

De gauche à droite, Dominique Strauss-Kahn, François Hollande, Ségolène Royal, Laurent Fabius et Bertrand Delanoë - -

Au PS, les négociations battent leur plein entre les différentes motions avant le Congrès. Ségolène Royal pourrait briguer en personne la tête du parti. Aubry et Hamon ne renonçent pas. Qui l'emportera ?

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Le vote dispersé des militants appelés à se prononcer sur les motions a relancé de plus belle la partie d'échec dans la lutte pour le leadership du PS. Sa motion arrivée en tête avec 29% des voix, Ségolène Royal peut compter sur le soutien de puissantes fédérations (celle de Lyon avec le maire Gérard Collomb, celle des Bouches-du-Rhône dont le patron est Jean-Noël Guérini, et celle de l'Hérault) ainsi que sur sa garde rapprochée (Vincent Peillon, Julien Dray, François Rebsamen...).

Le grand perdant est Bertrand Delanoë, dont la motion est arrivée deuxième avec 4 points de retard. Celui-ci peut compter sur le soutien et les réseaux de François Hollande, Premier Secrétaire sortant. Avec 25% également, Martine Aubry conduit une alliance entre fabiusiens et proches de Dominique Staruss-Khan. Enfin, la surprise est venue des 19% de la motion de Benoît Hamon, à l'aile gauche du parti avec Henri Emmanuelli.

Royal en personne ?

Arrivée en tête, Ségolène Royal a la main mais se trouve contrainte de trouver un terrain d'entente avec ses camarades pour dégager une majorité en vue du Congrès de Reims de ce week-end. Il s'agit donc pour elle de négocier avec Martine Aubry et Bertrand Delanoë, et d'attirer certains de leurs soutiens (Arnaud Montebourg, Pierre Moscovici...) vers le rassemblement qu'elle tente de constituer. Si l'idée d'une candidature d'un de ses lieutenants (Peillon, Dray...) a été évoquée, Ségolène Royal semble de plus en plus déterminée à se présenter en personne. Elle doit, dans les prochaines heures, présenter son texte d'orientation politique avant d'annoncer sa candidature au poste de Premier Secrétaire.

Tout sauf Ségolène ?

Un autre front pourrait cependant s'ouvrir. Benoît Hamon, qui ne compte pas négocier avec le camp Royal car il refuse d'envisager une alliance avec le Modem, a répété sa volonté d'être Premier Secrétaire. Pour y arriver, il pourrait tenter de constituer un front « Tout Sauf Ségolène », en allant notamment chercher des soutiens auprès des fabiusiens ayant rejoint Martine Aubry. Mais d'autres initiaves, notamment de la part de la maire de Lille, ne sont pas à exclure.

Les prochaines heures et les prochains jours vont connaître leur lot d'annonces et de coups de bluff avant le Congrès de Reims ce week-end, alors que de nombreux observateurs prédisent purement et simplement l'explosion du PS.

La rédaction