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PS et Verts repoussent la main tendue de Frêche en Languedoc

Georges Frêche, dont la liste est arrivée largement en tête du premier tour des élections régionales en Languedoc-Roussillon, a tendu la main aux candidats socialiste et écologistes. /Photo prise le 14 mars 2010/REUTERS/Jean-Paul Pélissier

Georges Frêche, dont la liste est arrivée largement en tête du premier tour des élections régionales en Languedoc-Roussillon, a tendu la main aux candidats socialiste et écologistes. /Photo prise le 14 mars 2010/REUTERS/Jean-Paul Pélissier - -

par Nicolas Fichot MONTPELLIER - Arrivé largement en tête du premier tour des élections régionales en Languedoc-Roussillon, Georges Frêche a tendu la...

par Nicolas Fichot

MONTPELLIER (Reuters) - Arrivé largement en tête du premier tour des élections régionales en Languedoc-Roussillon, Georges Frêche a tendu la main aux socialistes et aux écologistes, qui l'ont prestement repoussée.

Le président sortant de la région a obtenu 34,28% des suffrages, loin devant la liste du Parti socialiste d'Hélène Mandroux, d'Europe Ecologie et du Front de gauche, qui échouent toutes trois à se qualifier pour le second tour.

Au deuxième tour, la liste de Georges Frêche sera opposé à celle de l'UMP Raymond Couderc (19,63%) et au Front national, qui provoque une triangulaire en obtenant 12,67% des voix.

Pour Georges Frêche, exclu du PS en 2007 pour dérapage verbal, le fiasco de la liste socialiste, investie par la direction pour lui barrer la route, est un "désaveu cinglant" pour le premier secrétaire du PS Martine Aubry, dont il a dit qu'il s'occuperait "bientôt".

"Cette élection prouve une chose: il y aura désormais une prime non pas au sortant mais aux hommes du terrain, non pas aux faux culs, mais à ceux qui écoutent les électeurs", a-t-il dit devant une centaine de ses militants réunis à Montpellier.

"Je dis ce soir que les socialistes parisiens ont été battus, que les gagnants sont les socialistes de terrain, les présidents sortants. N'en déplaise à Martine Aubry qui m'a diabolisé, qui m'a maudit", a-t-il insisté.

Le maire de Lyon, Gérard Collomb, seul dirigeant socialiste à avoir fait campagne aux côtés de Georges Frêche, a salué "l'excellent score" du président sortant.

Cela "prouve que les militants n'ont pas suivi les conseils donnés pas les appareils parisiens", s'est-il réjoui. "Les résultats du premier tour sont une sanction de la politique gouvernementale et une victoire du PS, surtout pour les présidents extrêmement enracinés sur le terrain et très proches des réalités locales", a-t-il ajouté.

PAS DE CONSIGNE SOCIALISTE

Interrogé sur sa volonté de rassembler toute la gauche au deuxième tour, Georges Frêche, exclu du PS pour ses dérapages verbaux à répétition, a répondu par l'affirmative.

"Oui, je leur tends la main: à Hélène Mandroux, à Jean-Louis Roumégas, d'Europe Ecologie, au Front de Gauche aussi. A tous", a déclaré le président sortant.

"Notre liste était sans frontières, elle le restera", a dit Georges Frêche.

L'offre a été déclinée par Hélène Mandroux et Jean-Louis Roumégas, qui n'ont pas atteint le seuil de 10% pour se maintenir au deuxième tour dimanche prochain.

"Il n'y aura pas de tractations malgré la main tendue de Georges Frêche", a déclaré la maire de Montpellier, qui a dit avoir pris cette décision après s'être entretenue avec Martine Aubry.

Sa liste "Retrouvons nos valeurs" a obtenu 7,74% des suffrages.

"Nous ne donnerons aucune consigne de votes aux électeurs", a ajouté la candidate socialiste.

Europe Ecologie flirte avec les 10%, recueillant 9,12%. "Le sort est cruel", a déclaré à Reuters Jean-Louis Roumégas, qui n'a pas donné de consigne de vote pour l'instant.

"La main tendue de Frêche, nous ne la saisirons pas", a-t-il cependant souligné. Au deuxième tour, "l'électorat écologique de la région sera orphelin après une campagne de premier tour qui a été volée sur le plan médiatique", a-t-il déploré.

Le candidat Front de Gauche-NPA René Revol a obtenu de son côté 8,59% des suffrages.

Nicolas Fichot, avec Emmanuel Jarry et Clément Guillou à Paris, édité par Yves Clarisse