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Propos sexistes: Eric Dupond-Moretti se dit victime d'un "mauvais procès"

Auditionné par la commission des lois de l'Assemblée nationale, le garde des Sceaux a également tenu à rappeler que "la justice ne se rend(ait) pas dans la rue."

Presque deux semaines après sa nomination à la tête du ministère de la Justice, Éric Dupond-Moretti a été de nouveau interrogé ce lundi sur d'anciens propos jugés sexistes. Entendu devant la commission des Lois de l'Assemblée nationale, le garde des Sceaux a estimé qu'il s'agissait d'un "mauvais procès".

"La justice ne se rend pas dans la rue"

"On m'a fait un mauvais procès, on a extrait des phrases de leur contexte, parfois de leur contexte judiciaire. Ce que j'ai toujours dit est que j'étais totalement et viscéralement favorable à une égalité des droits entre l'homme et la femme, notamment sur la question des salaires. Je disais aussi que #MeToo était intéressant dans le sens où il a libéré la parole des femmes", a-t-il déclaré.

Toutefois, l'ancien pénaliste a rapidement apporté quelques nuances:

"La toile ne pouvait pas être le réceptacle de ces plaintes, il fallait que la justice intervienne et il était arrivé d'être accusé à tort comme Dominique Baudis", rappelle-t-il.

Il a de nouveau rappelé l'importance de la présomption d'innocence, comme une nouvelle prise de défense de Gérald Darmanin, dont la nomination à la tête de l'Intérieur malgré la plainte pour viol qui le vise embarrasse le gouvernement et la majorité:

"La justice ne se rend pas dans la rue, ni sur les réseaux sociaux, ni dans les médias. Et l'honneur des hommes pas plus aujourd'hui qu'hier ne mérite d'être jeté aux chiens."

Langage "fleuri"

Le garde des Sceaux s'est aussi justifié en affirmant avoir eu un "langage fleuri" à l'époque, mais qu'il s'agissait d'un temps où il n'occupait pas de fonction ministérielle:

"Langage fleuri je l'ai dit, sexisme pas du tout", a-t-il martelé.

Un fléau "indigne"

Un peu plus tôt lors du début de son exposé, il avait tenu à rappeler son engagement prioritaire pour lutter contre les violences faites aux femmes:

"Je voudrais dire l'engagement qui est le mien contre les violences faites aux femmes. Ma détermination à mener une lutte sans merci contre ce fléau des violences au sein du couple, particulièrement indigne de notre civilisation. (...) Je veux que les femmes victimes soient entendues et accueillies."

Dimanche, lors d'une interview au journal de 20 heures du France 2, le garde des Sceaux s'est présenté comme quelqu'un de féministe:

"J'ai dit que j'étais pour une égalité absolue des droits des hommes et des droits des femmes et notamment sur le domaine salarial, et sur cette question, je suis féministe et je le dis, sans avoir à rougir, je suis féministe."
Esther Paolini Journaliste BFMTV