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Procurations, masques, tractage... Castaner dresse les contours du second tour des municipales

Christophe Castaner

Christophe Castaner - AFP

Le gouvernement envisage de prendre différentes mesures pour que le scrutin se passe dans de bonnes conditions, en pleine crise du coronavirus.

"Ne pas mettre entre parenthèses la démocratie". Ce samedi, Christophe Castaner a justifié, dans une interview au Parisien, la décision du gouvernement d'organiser le second tour des élections municipales le 28 juin.

"Nous nous sommes appuyés sur l'avis du conseil scientifique et l'ensemble des partis politiques. C'est une décision ferme, mais réversible en fonction de la situation sanitaire, comme toutes les décisions que nous prenons dans le cadre du déconfinement", a répondu le ministre de l'Intérieur face aux critiques qui pointent du doigt les risques attachés au maintien du scrutin en pleine crise du coronavirus. 

Il assure vouloir "combattre l'abstention", qui s'est élevée à près de 55% au premier tour, et prévoit une "campagne profondément différente, qui va durer presque un mois". Cette dernière doit officiellement débuter le 15 juin. 

Favoriser le recours aux procurations

Christophe Castaner a dressé les contours de la tenue du scrutin, évoquant les pistes pour permettre aux Français de voter dans de bonnes conditions. L'une des pistes envisagée par le gouvernement "serait d'élargir le nombre de personnes habilitées à établir des procurations, qui agiraient alors comme délégués d'un officier de police judiciaire".

"Par exemple, on pourrait désigner les directeurs des Ehpad afin qu'ils préparent les procurations dans leurs établissements. Ensuite, le policier ou le gendarme viendrait, contrôlerait et recueillerait l'ensemble des demandes des personnes hébergées", a-t-il expliqué. 

Il a également évoqué l'idée d'autoriser plus d'une procuration par personne, faisant écho à une proposition de loi de trois sénateurs pour que chaque mandataire puisse recevoir deux procurations, au lieu d'une actuellement. 

Le ministre de l'Intérieur a exclu le recours au vote électronique, tant qu'il n'y a pas de "base légale" et une "solution sécurisée d'identité numérique qui permet une authentification à un niveau élevé". Le vote par correspondance ne semble également pas faire partie des options étudiées par le gouvernement. 

Chaque électeur équipé d'un masque

Le masque, obligatoire pour aller voter, pourrait être fourni aux électeurs qui n'en possèdent pas, a assuré Christophe Castaner.

"C'est un engagement que nous prenons aux côtés des communes pour faire en sorte que chaque électeur qui n'en ait pas puisse être équipé dans chaque bureau de vote", a-t-il révélé au quotidien.

Concernant les horaires d'ouverture des bureaux de vote, leur élargissement "sur l'ensemble du territoire national" est une "option" qui "peut être travaillée", selon lui. La création de nouveaux lieux de vote pourrait être envisagée "si les maires le souhaitent". 

Les sénatoriales maintenues en septembre

Le ministre de l'Intérieur a également abordé la question des tracts, en disant que le gouvernement ne souhaite "pas interdire tout support de communication" mais que "des règles sanitaires devront être respectées".

Le plafond de remboursement des dépenses de campagne sera, par ailleurs, augmenté par décret de 20%. "Cela permettra de prendre en compte, par exemple, la location d'un local de campagne maintenue au-delà de ce qui était initialement prévu et jusqu'au second tour", a-t-il expliqué.

Enfin, Christophe Castaner a affirmé que compte tenu de la date choisie pour le second tour des municipales, "il ne sera pas nécessaire d'adopter un projet de loi organique sur le report des sénatoriales", qui se tiendront donc en septembre. 

Clément Boutin