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Présidence du groupe LaREM à l'Assemblée: second tour serré entre Christophe Castaner et Aurore Bergé

Les députés examineront dans les prochaines semaines une proposition de loi pour interdire la publicité pour les produits les plus polluants.

Les députés examineront dans les prochaines semaines une proposition de loi pour interdire la publicité pour les produits les plus polluants. - Lionel Bonaventure

Arrivé en troisième position avec un score important, François de Rugy peut être le faiseur de roi d'un scrutin certes peu visible, mais politiquement important pour la fin du quinquennat.

C'est le duel qui va occuper l'esprit de toute la macronie parlementaire jusqu'à demain. Le premier tour de l'élection à la présidence du groupe La République en marche à l'Assemblée nationale a eu lieu ce mercredi. Les résultats sont plutôt serrés. Beaucoup le prédisaient, dans les derniers jours de cette campagne interne visant à remplacer Gilles Le Gendre.

L'ancien ministre de l'Intérieur Christophe Castaner arrive en tête avec 97 voix, devant la députée des Yvelines Aurore Bergé qui en a recueilli 81. Pour l'ancienne sarko-juppéiste, qui a fait une campagne musclée, c'est une belle performance, même si l'intéressée se voyait être au coude-à-coude avec son principal adversaire.

Emiettement

Aurore Bergé bénéficie par ailleurs du fait que le candidat arrivé en troisième position, l'ancien ministre de la Transition écologique François de Rugy, a obtenu 59 voix. Cela fait de l'ex-président de l'Assemblée nationale un potentiel faiseur de roi pour le second tour, qui doit avoir lieu jeudi matin et dont les résultats seront connus à la mi-journée.

Sont arrivés en quatrième et cinquième positions les députés Coralie Dubost (26 voix) et Patrice Anato (6 voix). Cinq députés se sont abstenus. De quoi donner le sentiment d'un groupe toujours plus émietté, qui n'arrive plus à trancher entre son allégeance à Emmanuel Macron et son envie de s'en émanciper, liée à une forme d'égarement idéologique.

Enjeu de taille

Pour les soutiens d'Aurore Bergé, ce ballottage imposé à Christophe Castaner est un désaveu cinglant pour le candidat "officiel" poussé par l'exécutif. À l'inverse, ceux qui dès le début ont fait campagne pour le député des Alpes-de-Haute-Provence estiment qu'il s'agit d'une "fessée" pour l'élue des Yvelines, dont il est loin d'être sûr qu'elle recueillera le soutien des collègues qui ont voté pour François de Rugy.

Quel que soit le résultat final, l'enjeu est de taille pour la majorité, qui s'apprête à avoir son troisième président en à peine trois ans de législature. Pour la dernière ligne droite, qui mène à la campagne présidentielle de 2022, l'exécutif devra s'appuyer sur un groupe LaREM rogné de toute part.

Arrivé avec 314 membres en 2017, il a perdu sa majorité absolue au printemps 2020 au gré des sécessions et des désertions, pour compter désormais 279 sièges, dont 3 sont apparentés. Des petits groupes se sont créés à sa gauche et à sa droite. Enfin, depuis l'été, le MoDem est devenu un sas d'accueil pour macronistes déçus par les dysfonctionnements de leur maison mère. Qu'il s'appelle Christophe Castaner ou Aurore Bergé, le futur patron de la majorité aura fort à faire pour mettre de l'ordre dans la majorité.

Jules Pecnard Journaliste BFMTV