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Politique

Présidence de l'UDI: des soupçons d'électeurs fictifs dans l'Hérault

Jean-Christophe Lagarde, ici en novembre 2012. Des soupçons de circuits d'adhésion douteux pèsent sur la candidature du maire de Drancy à la présidence de l'UDI.

Jean-Christophe Lagarde, ici en novembre 2012. Des soupçons de circuits d'adhésion douteux pèsent sur la candidature du maire de Drancy à la présidence de l'UDI. - Bertrand Guay - AFP

Alors que la dernière ligne droite dans la course à la présidence de l'UDI est engagée, des listes d'adhésion au parti auraient été gonflées avec de faux adhérents, notamment dans le département de l'Hérault, dans le but de favoriser la candidature de Jean-Christophe Lagarde.

En pleine course pour la présidence de l'UDI, les révélations pourraient bien faire tache. Une enquête du Point, qui se base sur des observations de la Commission nationale d'arbitrage et de transparence (Cnat) de l'UDI, chargée du suivi de la régularité des opérations électorales, révèle que des processus d'adhésion douteux ont été observés et que les fichiers d'adhérents du parti ont subi un vaste élagage après contrôle des huissiers. Ainsi, selon l'hebdomadaire, de 35.000 au départ, le nombre d'adhérents aurait été réduit à 28.305.

Des mandats cash à l'origine des soupçons

Particulièrement visé, le département de l'Hérault, qui est la cinquième fédération centriste ayant le plus voté lors du premier tour de la présidence du parti, aurait vu 769 de ses adhérents être retirés des listes. Parmi eux, 500 adhérents de la Force européenne démocrate, la Fed, du candidat Jean-Christophe Lagarde.

Un huissier de justice a ainsi souligné l'utilisation de 400 mandats cash envoyés de deux bureaux de poste, le même jour, à la même heure, ce qui a éveillé des soupçons d'électeurs fictifs, inscrits sur les listes UDI sans le savoir, ou qui seraient payés pour être inscrits sur ces listes.

Un système visant à favoriser la victoire de Jean-Christophe Lagarde?

Selon Le Point, l'ancien membre du Parti radical, Joseph Francis, qui a finalement rejoint la Fed de Jean-Christophe Lagarde en 2012, et est aujourd'hui le président de la fédération héraultaise de l'UDI, serait à l'origine de ce système illégal permettant de garantir des adhésions massives à l'UDI, et particulièrement à la Fed.

Objectif final: "garantir la victoire de son candidat Jean-Christophe Lagarde", estime l'hebdomadaire. Une révélation qui, si elle est exacte, vient sérieusement entacher la candidature du maire de Drancy, alors que de forts soupçons de clientélisme pèsent sur sa ville. Des accusations fomentées rejetées en bloc par le principal concerné, qui accuse les partisans d'Hervé Morin de vouloir entraîner l'UDI dans une "bagarre de rue". 

"Depuis une semaine, les partisans d'Hervé Morin se livrent à une campagne de deuxième tour de l'élection interne de l'UDI parsemée de boules puantes, d'insinuations et d'accusations anonymes et sans preuve", ont ainsi affirmé deux proches de Jean-Christophe Lagarde, Vincent Capo-Canellas et Stéphane Salini. Et d'ajouter que le maire de Drancy "continue de vouloir une campagne digne et sur le fond". 

De leur côté, Hervé Morin et Jean-Christophe Fromantin se sont dits "inquiets pour la sincérité et l'honnêteté du scrutin" à l'UDI, après la mise en évidence de ce "faisceau d'indices sur une machinerie" destinée à faire "gonfler les adhérents" au profit de Jean-Christophe Lagarde.

A.S.