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Premiers aveux après la fusillade de Villiers-sur-Marne

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par Clément Guillou et Nicolas Bertin PARIS - L'enquête sur la fusillade ayant provoqué la mort d'une policière municipale jeudi à...

par Clément Guillou et Nicolas Bertin

PARIS (Reuters) - L'enquête sur la fusillade ayant provoqué la mort d'une policière municipale jeudi à Villiers-sur-Marne, en banlieue parisienne, a connu une première avancée avec les aveux d'un proche du groupe soupçonné du meurtre.

L'homme, âgé de 42 ans, a reconnu vendredi avoir préparé une opération avec les malfaiteurs mais a affirmé qu'il n'avait pas participé à la fusillade mortelle, a-t-on appris de source policière.

Interpellé jeudi soir en banlieue parisienne, il était toujours en garde à vue samedi, a dit le parquet de Paris.

La garde à vue pourrait encore être prolongée de deux jours si un juge des libertés et de la détention l'y autorise, puisqu'il s'agit de faits de délinquance organisée.

"Cet homme est notamment propriétaire d'un sac contenant une arme à feu Kalachnikov, un chargeur ainsi qu'un gilet pare-balles", a dit le procureur Jean-Claude Marin vendredi soir dans un communiqué.

Selon plusieurs médias français, il aurait fait partie de l'escorte accompagnant la camionnette d'où sont partis les tirs mortels.

La policière municipale, Aurélie Fouquet, âgée de 26 ans et mère d'un garçon d'un an, a été tuée au niveau de la sortie de Villiers-sur-Marne de l'autoroute A4, dans le Val-de-Marne. Elle intervenait en renfort de la police nationale à la poursuite des malfaiteurs.

Ces derniers sont toujours en fuite. Un autre suspect, interpellé le jour du drame, a été relâché.

ANALYSES

La brigade criminelle a été chargée de l'enquête. Le parquet de Paris explore la piste du crime organisé.

Les armes dont étaient dotés les tireurs et leur réaction brutale et très rapide laissent à penser qu'il s'agissait de gangsters chevronnés, dit-on de source proche de l'enquête.

L'absence de plaque d'immatriculation qui a éveillé l'intérêt de la police n'entre pas forcément en contradiction avec ce profil. Elle pourrait signifier que le lieu de l'opération était très proche et qu'on était "dans l'imminence de l'acte", ajoute-t-on.

Les enquêteurs ont terminé le travail d'analyse et de collecte de témoignages sur les lieux de la fusillade.

Plusieurs éléments sont en cours d'analyses - qui dureront plusieurs jours - et pourraient donner des indications sur l'identité des malfaiteurs, notamment l'arme saisie chez le suspect en garde à vue et les traces d'ADN et les empreintes relevées sur la dernière voiture abandonnée par le groupe, qui n'a pas eu le temps de l'incendier.

Les obsèques de la policière Aurélie Fouquet auront lieu mercredi prochain en présence du président Nicolas Sarkozy. "Je pense à sa famille, c'est un assassinat", a déclaré vendredi le chef de l'Etat.

La victime a été faite chevalier de la Légion d'honneur. "Huit ans de services civils. Tuée dans l'accomplissement de son devoir", peut-on lire dans le décret paru samedi au Journal officiel.

Thierry Moreau, brigadier-chef de la police municipale de Villiers-sur-Marne également blessé, a été fait chevalier de l'Ordre national du mérite.

La fusillade de Villiers-sur-Marne a suscité de vives réactions des syndicats de police, qui ont souligné que les criminels ont tiré avec des armes lourdes tandis que les policiers municipaux ne sont pas tous armés.

Edité par Henri-Pierre André