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Politique

« Préfet muté... un très mauvais signal, une erreur politique »

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Le député UMP de la Manche, Philippe Gosselin regrette la mutation du Préfet du département suite aux incidents de Saint-Lô lors de la visite de Nicolas Sarkozy. N'en déplaise à son camp...

Le 12 janvier dernier, Nicolas Sarkozy était à Saint-Lô pour présenter ses vœux aux personnels de l'Education Nationale. Le président y a été malmené par les manifestants. Depuis, le préfet de la Manche Jean Charbonniaud a été muté, 7 mois après son entrée en fonction. Et jeudi, c'est le directeur départemental de la sécurité publique de la Manche, Philippe Bourgade qui est lui aussi muté. L'Elysée a démenti tout lien entre ces mutations et les incidents de Saint-Lô...

Philippe Gosselin, vous êtes député UMP de la Manche. Racontez-nous ce qu'il s'est passé à Saint-Lô :
« Il y avait environ 3000 manifestants. Ce qui est beaucoup pour la ville de Saint-Lô qui compte 20 000 habitants, mais ce qui correspond à des chiffres plutôt modestes pour des manifestations, habituellement. Principalement des hommes et des femmes de l'Education nationale et des jeunes du département voisin... Une manifestation assez classique finalement. »

Le président de la République a prononcé un discours, il a été sifflé...
« Ça a été suffisamment médiatisé. Ces sifflets ont agacé le président de la République ce qui peut tout à fait se comprendre... mais de là à entrainer une mutation si rapide du préfet, on est très nombreux à s'interroger évidemment. Et le directeur départemental de la police qui et muté depuis hier lui aussi... »

Pourquoi cela, c'est une réaction démesurée ?
« Nous sommes nombreux à penser que c'est une réaction démesurée. Il y a bien eu des manifestations, il n'est pas question de les nier. Y'a eu un peu de rumba dans l'air, c'est évident aussi. Maintenant, en queue de manifestation, il n'y'a pas eu de voiture cassée, de vitrine descendue... ça a été une manifestation, certes houleuse, mais pas avec toutes les dérives qu'on peut imaginer.
On trouve qu'entre la réalité des faits et la perception qui en a été faite par le président, y'a vraiment une différence très nette qui ne devait pas entrainer le départ du préfet. Même si on peut très bien comprendre que ce sont des postes à la discrétion du gouvernement, donc toujours très sensibles, c'est évident. »

C'est le fait du prince, une erreur politique à votre avis ?
« C'est ce que ça laisse à penser en tous cas et je pense que c'est mal venu. Ça donne un très mauvais signal, un signal d'isolement du pouvoir. Je crois qu'un pouvoir quel qu'il soit, et celui que je soutiens, celui du président Sarkozy, doit rester au milieu du peuple.
Ça me parait une erreur politique : quand un pouvoir se coupe du peuple, de sa base, il est en certain danger. J'aime ce gouvernement, j'aime ce président, qui a mené une très bonne présidence européenne, tout le monde le reconnait et je voudrais que le fond l'emporte sur la forme. Et là on se fait flinguer pour des histoires de forme, et ce n'est pas normal. »

La rédaction