BFMTV
Politique

Poursuite des grèves, le gouvernement reste ferme

Sur le quai de la gare Auber, à Paris. Les grèves contre la réforme des retraites en France se sont poursuivies mercredi matin dans les transports et dans le secteur de l'énergie, tandis que le gouvernement réaffirmait qu'il ne modifierait pas son projet.

Sur le quai de la gare Auber, à Paris. Les grèves contre la réforme des retraites en France se sont poursuivies mercredi matin dans les transports et dans le secteur de l'énergie, tandis que le gouvernement réaffirmait qu'il ne modifierait pas son projet. - -

PARIS (Reuters) - Les grèves contre la réforme des retraites en France se sont poursuivies mercredi matin dans les transports et dans le secteur de...

PARIS (Reuters) - Les grèves contre la réforme des retraites en France se sont poursuivies mercredi matin dans les transports et dans le secteur de l'énergie, tandis que le gouvernement réaffirmait qu'il ne modifierait pas son projet.

Les syndicats, forts d'une mobilisation en hausse pour la quatrième journée d'action depuis la rentrée avec 1,23 à 3,5 millions de manifestants, et d'un soutien massif de l'opinion selon les sondages, n'excluent pas un mouvement qui s'étende jusqu'aux prochains défilés de samedi, voire au-delà.

Le mouvement avait été reconduit mardi par la CGT, FO, Sud et la CFDT mais l'Unsa, deuxième organisation, n'appelait pas à la grève et le trafic était normal ou quasi-normal selon la direction de la RATP mercredi matin, dans le métro comme dans le RER.

A la SNCF, les assemblées générales de cheminots devaient se tenir un peu partout dans le pays pour une éventuelle reconduite du mouvement, appuyée par tous les syndicats. Les assemblées qui se sont tenues mardi ont toutes reconduit la grève pour mercredi.

Pour Bruno Duchemin, secrétaire général de la Fgaac-CFDT, le succès des manifestations de mardi va galvaniser ses troupes.

"Le tournant du mouvement interviendra jeudi ou vendredi. Si les arrêts de travail sont reconduits, il y aura la grève jusqu'à lundi. Si on passe le week-end, on n'arrête plus", a-t-il dit mardi à Reuters.

Le point le plus chaud des conflits sociaux se situe dans le secteur du pétrole, où la question d'une pénurie de carburant dans les stations-service est posée, selon les syndicats, par le mouvement dans les raffineries.

Les six raffineries du groupe Total étaient en grève mercredi matin contre le projet de réforme des retraites et les grévistes bloquent les expéditions, a-t-on appris auprès du syndicat CGT.

LA QUESTION D'UN MOUVEMENT LYCÉEN

Les six autres raffineries françaises, qui n'appartiennent pas au groupe Total, pourraient aussi mener un mouvement similaire, affirme-t-on de source syndicale, ce qui fait craindre pour les prochaines semaines une éventuelle pénurie de carburant dans le pays.

"On va vers un durcissement du mouvement", a dit un responsable de la CGT à Reuters. Le port pétrolier de Marseille, qui alimente les raffineries du sud de la France, est par ailleurs entré dans son 17e jour de grève, a-t-on appris de source syndicale.

Plusieurs membres du gouvernement ont réaffirmé mercredi matin, comme le Premier ministre François Fillon mardi à l'Assemblée, que le projet serait maintenu.

Le ministre du Travail Eric Woerth a exclu d'autres aménagements importants au Sénat, où le débat se poursuit, mais où les deux mesures les plus contestées - le passage de 60 à 62 ans de l'âge légal et le passage de 65 à 67 ans pour une pension à taux plein - ont déjà été votées.

"L'équilibre général de la réforme, il est maintenant construit (...) A un moment donné, il faut une décision. la question, c'est juste de savoir si on sauve notre régime par répartition", a dit Eric Woerth sur RTL.

Il n'écarte cependant pas de nouveaux aménagements sur des aspects plus secondaires. "Il y aura des amendements encore, j'imagine, de la part des sénateurs", a-t-il dit.

Une autre inconnue du mouvement qui se dessine est la participation des lycéens et éventuellement des étudiants, amorcée dans les défilés de mardi pour les premiers.

Il y avait selon le ministère mardi 360 établissements sur 4.302 touchés à des degrés divers, et les lycéens ont manifesté par dizaines de milliers - entre 35.000 et 70.000 selon leurs syndicats, voire plus de 100.000 selon certains.

Le gouvernement juge "inadmissible" qu'on puisse appeler les lycéens à descendre dans la rue, car leur participation présente des risques", a dit Eric Woerth. "C'est vraiment pas bien", a-t-il déclaré.

Thierry Lévêque, édité par Marine Pennetier