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Politique

Pourquoi Macron ne veut pas être "le président du pouvoir d'achat"

Emmanuel Macron

Emmanuel Macron - THOMAS SAMSON / POOL / AFP

Emmanuel Macron souhaite éviter de se lier par une promesse sur le pouvoir d'achat, tout en engrangeant le bénéfice politique d'une hausse des salaires.

Il se disait, comme beaucoup, le candidat "de la feuille de paie" en tant que "candidat du travail. Il ne sera pas, contrairement à ses prédécesseurs, le président du "pouvoir d'achat". Alors que le gouvernement s'emploie à souligner que les salaires, dopés par la suppression des cotisations sociales sur le chômage et la maladie, augmentent en ce début d'octobre, le président de la République a pris des pincettes sur ce dossier dans Le JDD

"Je suis bien sûr sensible à la problématique du pouvoir d’achat, mais moi, je ne me suis pas engagé là-dessus", a prévenu le chef de l'Etat, manifestement soucieux de ne pas se lier par une promesse incertaine, comme François Hollande l'avait fait avec l'inversion de la courbe du chômage.

"Je me suis engagé sur le travail, sur le mérite", a précisé Emmanuel Macron. Travailler plus pour gagner plus? La priorité politique affichée par le président de la République est bien d'augmenter le pouvoir d'achat des actifs. 

Piège

"Tous les gouvernements se sont fait piéger et coincer par le pouvoir d’achat, c’est bien qu’Emmanuel Macron en sorte, car le problème de notre pays ce ne sont pas les salaires", avance dans L'Opinion l'économiste Gilbert Cette, professeur à l’Université d’Aix-Marseille.

La position d'Emmanuel Macron revient, de fait, à vouloir engranger le bénéfice politique d'une augmentation du pouvoir d'achat - conséquence de l'augmentation des salaires - en gardant les mains libres sur cette question. 

"La fiche de paie devient un tract politique, c’est un outil de communication pour Emmanuel Macron", confirme notre éditorialiste Nicolas Doze.

Louis Nadau