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Politique

Pourquoi les Français se sont abstenus aux législatives ?

L'hémicycle de l'Assemblée nationale.

L'hémicycle de l'Assemblée nationale. - AFP

L'abstention a atteint un niveau record lors des élections législatives 2017. Selon une étude du Cevipof, il s'agit d'une véritable option politique, plus que d'un manque de civisme.

24,6 millions au premier tour, 27,1 millions au second. Les Français se sont abstenus en masse lors des deux tours des élections législatives. Une étude d’Ipsos-Sopra Steria pour le Cevipof pour Le Monde détaille pourquoi plus de la moitié des citoyens inscrits (51,3% et 57,4%) ne se sont pas rendus aux urnes les 11 et 18 juin derniers. Principal enseignement de cette enquête: l’abstention est, à en croire les plus de 13 000 personnes interrogées, l’objet d’un choix politique clair. Seuls 37 % et 27 % des sondés invoquent des raisons personnelles.

Au premier tour, 17% des électeurs consultés ne se sont sentis représentés par aucun candidat, 14% s’étaient résignés à voir La République en marche s’imposer. 10% ont voulu envoyer un message de mécontentement à la classe politique, 6% ont souhaité proteste contre un mode de scrutin qui n'est pas assez représentatifs selon, et 5% jugent que les législatives sont devenues des élections mineures. Enfin, 10% des sondés ont décidé ne plus participé à aucune élection.

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Problème d'offre politique

Lors du second tour, aucun candidat n'a trouvé grâce aux yeux de 30% des abstentionnistes - une donnée logique dans le cadre d'un scrutin à deux tours. Interrogés sur le scrutin proportionnel, 51% des électeurs optent pour "une bonne représentation des petits partis", même "avec un gouvernement minoritaire". 15% des membres du panel percevaient la victoire de LREM comme inéluctable, 9% et 6% ont voulu envoyer un message ou exprimer leur désaccord avec les conditions du vote, 4% ont douté de l'utilité de voter pour l'élection des députés, et 9% ont rompu avec le système électoral.

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Le "renouvellement", principal facteur de mobilisation

Parmi les raisons du vote pour tel ou tel candidat, le "renouvellement", mantra de La République en marche pendant les campagnes présidentielle et législatives, arrive nettement en tête, mentionné dans 35% et 37% des cas. Le vote par étiquette a également joué un rôle majeur dans cette élection où les inconnus étaient nombreux: au premier tour, la couleur politique a été à la source du choix dans 35% des cas, puis dans 28% au second tour.

L'étude témoigne enfin du flou idéologique qui entoure La République en marche: quand la motivation du vote est l'adhésion aux propositions et idées des candidats pour 34% puis 25% du panel global, cette part tombe à 15% chez les électeurs de l'alliance LREM-Modem au premier et au second tour. Une donnée à relativiser, le vainqueur des élections regroupant une base plus large que ses poursuivants, dont l'électorat plus resserré constitue souvent un noyau de convaincus.

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Louis Nadau