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Politique

Pour qui voteront les militants PS ?

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Réunis à Reims pour s'accorder, les socialistes s'y sont déchirés. Jeudi, les militants devront choisir leur premier secrétaire entre Royal, Hamon et Aubry, finalement soutenue par Delanoë.

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Au congrès de Reims, les socialistes, réunis pour s'accorder sur une motion de synthèse et un candidat au poste de 1er secrétaire, ont creuser leur division. Dans la nuit de samedi à dimanche, la commission a tourné au fiasco, voire au vaudeville, Ségolène Royal et ses amis claquant la porte au bout de 3 heures de réunion. Ensuite, ses adversaires ont été incapables de se mettre d'accord.
Incapable de s'entendre sur une orientation politique, les cadres du Parti socialiste laissent aux militants le soin de les départager. Ces derniers voteront jeudi soir, et vendredi si besoin, pour choisir leur nouveau premier secrétaire. Il y avait 6 motions avant le congrès de Reims, il y a désormais 3 candidats - du jamais vu - au poste de 1er secrétaire : Ségolène Royal, Martine Aubry et Benoît Hamon.

Et maintenant ?

Les 3 candidats et leurs partisans sont repartis dès ce matin en campagne. Ils ont 4 jours pour convaincre, car jeudi les militants décideront de leur sort. Et si le premier tour n'est pas suffisant pour départager Ségolène Royal, Benoît Hamon et Martine Aubry, un deuxième sera organisé vendredi. Mais quoi qu'il arrive, le PS aura un premier secrétaire majoritaire samedi matin.

Royal, Aubry ou Hamon : les pronostics

Après s'être retiré ce week-end de la course pour la tête du PS, Bertrand Delanoë a appelé ce lundi les militants à voter pour Martine Aubry. La maire de Lille récupère de précieuses voix (la motion Delanoë ayant convaincu un quart des militants) et augmente ses chances de passer devant Ségolène Royal, qui, avec le ralliement du pôle écologiste, totalise 30% des voix. De son côté, Benoît Hamon et ses 20% avec la motion Utopia, risque de ne pas faire le poids.
Reste une variante non négligeable : la participation. Lors du vote sur les motions, 55% seulement des militants avaient voté. Mais ils pourraient se mobiliser pour le choix du leader, et une forte participation pourrait brouiller les cartes. Peut-être même profiter à Benoît Hamon...

Des militants « découragés et inquiets »

4000 délégués socialistes ont assisté ce week-end au congrès de Reims. Pour savoir comment ils ont accueilli cet échec de la commission des résolutions, Annabel Roger de RMC est allée à leur rencontre : dans la salle du congrès, les militants étaient grognons. Un week-end « fatiguant », disent certains. Et même « décourageant et assez inquiétant », selon Isabelle, déléguée socialiste dans la Somme, qui « pense que les jours à venir dans nos sections vont être difficiles avec nos militants ». Et quand on lui demande si elle ne redoute pas un impact négatif du congrès sur l'image du PS auprès de l'opinion publique, elle explique, désabusée : « vous savez, moi je suis élue. Demain je suis en débat d'orientation budgétaire avec les élus de droite... je pense qu'effectivement la semaine va être difficile ».

Une image déplorable... ou un sursaut démocratique

Même les cadres du parti ont reconnu que la carte postale que les socilaistes ont envoyée aux Français depuis Reims est désolante. « J'ai honte pour le Parti Socialiste », a déclaré devant des militants François Hollande, le premier secrétaire sortant.
Gaëtan Gorce, député et soutien de Ségolène Royal n'est pas loin de penser la même chose : « J'ai le sentiment qu'il sort de ce congrès le blocage d'un parti qui n'est plus capable de trouver des solutions collectivement. Et de ce point de vue, c'est une image déplorable. »
D'autres, plus optimistes ou peut-être moins pessimistes, espèrent que se Congrès sera finalement un mal pour un bien. Frédéric, délégué en Bretagne, s'interroge : « Est-ce qu'un faux semblant aurait été meilleur ? Je ne sais pas. Je pense que le Parti socialiste a une vertu : ses militants votent. Ils voteront jeudi, et peut-être vendredi. Donc, ils donneront un signe. Au final, c'est la démocratie qui doit l'emporter... »

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Juliette VINCENT et Annabel ROGER