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Pour Mélenchon, le grand débat national est un "bide total"

Jean-Luc Mélenchon place de la République à Paris, ce mardi 19 février.

Jean-Luc Mélenchon place de la République à Paris, ce mardi 19 février. - BFMTV

Dans un billet de blog, le chef de file de La France insoumise met en doute les méthodes de collecte des contributions soumises par les Français.

Au cas où la macronie ne l'aurait pas saisi, Jean-Luc Mélenchon n'a que faire du grand débat national. Dans un billet publié ce lundi sur son blog, le chef de file de La France insoumise écrit que cet exercice politique inédit est un "bide total". Pour illustrer cette conclusion, le député des Bouches-du-Rhône cite le nombre, selon lui très faible, de contributions soumises par internet et "la parlotte sans fin" d'Emmanuel Macron.

"Le 'grand débat', opération montée par Macron pour dissoudre le mouvement des gilets jaunes, est un bide", estime Jean-Luc Mélenchon. L'un de ses bras-droits, le député du Nord Adrien Quatennens, avait insisté dimanche sur le fait que "rien" ne sortirait "en profondeur" de l'exercice. 

"Pas seulement parce qu'il n'a rien dissout, mais en tant que débat. Le coup de la parlote sans fin et de 'Monsieur j'ai réponse à tout' a tué le match. À tel point que ses promoteurs sont désormais obligés de souffler très fort dans le ballon de baudruche pour lui donner de la forme", poursuit-il.

Chiffres peu convaincants

Selon les chiffres du collège des "garants", mi-février, 210.000 personnes avaient déposé un total de 900.000 contributions en ligne, soit un peu plus de quatre contributions par personne en moyenne. Parmi elles, 650.000 questions fermées, 220.000 questions ouvertes.

Un système qui ne convainc en rien le patron de LFI. "Une seule personne peut poster plusieurs contributions dans chacun des quatre thèmes proposés", croit-il savoir.

"En réalité, 175.000 personnes différentes ont réellement participé. Et 53.000 n'ont répondu qu'à des questionnaires rapides. Si on ne compte que les personnes qui ont fait une contribution 'détaillée', c'est 122.000", ajoute-t-il, soit "1,4% du nombre d'électeurs d'Emmanuel Macron au premier tour de l'élection présidentielle" et quatre fois moins, selon lui, que les "411.000 adhérents" de LaREM.

"Le libéralisme est la seule option envisagée"

Pour Jean-Luc Mélenchon, le "bide totale" résulte du fait que "les questionnaires proposés par le gouvernement sur le site internet sont caricaturalement orientés". 

"Le libéralisme est la seule option envisagée" à cause de "questions très fermées rédigées par l'Élysée, (qui) ne laissent aucune place aux revendications portées par les gilets jaunes", tance le bretteur de la gauche radicale française.

Jules Pecnard avec AFP