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Politique

Pour Mariani, le FN est le seul allié possible de LR

Thierry Mariani, ancien député et ministre, est intervenu ce lundi soir sur notre plateau. Il a défendu sa volonté de voir la droite se rapprocher du Front national. Il justifie sa position en s'inspirant de l'histoire de la gauche.

Thierry Mariani, ex-parlementaire et ministre de droite, a appelé ce week-end dans une interview accordée au Journal du dimanche sa famille politique à se "rapprocher du Front national". Ce lundi soir, interviewé sur notre antenne par Olivier Truchot, il a tout d'abord répondu à la numéro 2 des Républicains, Virginie Calmels qui a désavoué ses propos en assurant que Thierry Mariani ne représentait que lui-même, écartant toute "porosité avec l’extrême-droite".

Lundi soir lors d'un Facebook Live, Laurent Wauquiez a réaffirmé que sa position vis-à-vis du Front national n'avait pas changé et qu'il refusait pareille alliance. "Je ne représente que moi-même mais un certain nombre de militants ont la même opinion que moi", a rétorqué Thierry Mariani pour sa part. 

Il a développé sa vision: "Je parle de rapprochement, de discussions. Mais il y a un rapprochement évident. Pourquoi? On ne gagne jamais une élection seule. La vie politique a explosé depuis l’élection d’Emmanuel Macron. Nous étions le parti de la droite et du centre. Aujourd’hui, regardons les choses en face : nous sommes devenus un parti de droite. L’essentiel du centre a rejoint Macron, le discours de Laurent Wauquiez est clairement à droite. On n’a plus d’alliés."

Il a alors tiré l'enseignement suivant de son analyse: "Qui sont nos alliés logiques? Il y a Nicolas Dupont-Aignan et éventuellement le Front national, car sur des sujets régaliens et européens, il y a beaucoup de points communs, tout en ayant aussi beaucoup de divergences sur les dossiers économiques."

Thierry Mariani et le spectre de "la gauche de 1958 à 1981"

Ces discussions seraient permises par le fait que, d'après Thierry Mariani, le "Front national a évolué". Il a alors fait référence à l'histoire de la gauche pour appuyer son propos: "La gauche, de 1958 à 1981, a perdu toutes les élections nationales, et gagné toutes les élections locales. C’est ce qui nous attend si on ne change pas de stratégie." La stratégie employée en son temps par François Mitterrand pour sortir son camp de la nasse électorale l'inspire à présent:

"Au moment où François Mitterrand a décidé de faire le programme commun, avec les radicaux de gauche, le Parti communiste et le Parti socialiste, est-ce que ces trois partis avaient des positions communes ? Sur plein de dossiers, ils avaient des positions différentes sauf qu’ils ont commencé à discuter, à signer des idées communes". 
Robin Verner