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Pour l'opposition, la politique de sécurité de Sarkozy a échoué

Nicolas Sarkozy a déclaré en conseil des ministres sa volonté de mener une "guerre à la criminalité" après les violences urbaines de Grenoble et le saccage de Saint-Aignan, dans le Loir-et-Cher, le week-end dernier. Le Parti socialiste et le MoDem dénonce

Nicolas Sarkozy a déclaré en conseil des ministres sa volonté de mener une "guerre à la criminalité" après les violences urbaines de Grenoble et le saccage de Saint-Aignan, dans le Loir-et-Cher, le week-end dernier. Le Parti socialiste et le MoDem dénonce - -

PARIS (Reuters) - Les dirigeants du Parti socialiste et du MoDem dénoncent jeudi l'échec de la politique de sécurité de Nicolas Sarkozy, l'accusant...

PARIS (Reuters) - Les dirigeants du Parti socialiste et du MoDem dénoncent jeudi l'échec de la politique de sécurité de Nicolas Sarkozy, l'accusant de faire de la gesticulation sans véritable effet sur le terrain.

Le chef de l'Etat a déclaré mercredi en conseil des ministres sa volonté de mener une "guerre à la criminalité" après les violences urbaines de Grenoble et le saccage de Saint-Aignan, dans le Loir-et-Cher, le week-end dernier.

Il a annoncé la nomination d'un nouveau préfet dans le département de l'Isère ainsi qu'une réunion la semaine prochaine sur les gens du voyage.

Nicolas Sarkozy "a fait du préfet un fusible et a nommé un policier à la place". Or, "le travail d'un préfet ne peut pas se limiter à l'action de police", déplore le président du MoDem, François Bayrou.

Pour le dirigeant centriste, le chef de l'Etat et le gouvernement se contentent "d'opérations coups de poing" et de "déclarations sensationnelles" qui ne sont "pas suivies dans la durée".

"Combien de dizaines de fois avons-nous entendu dire: tolérance zéro désormais, plus un millimètre de territoire national abandonné désormais, plus de zone de non-droit désormais. Et tous les jours, on a la preuve du contraire sur le terrain", a-t-il estimé sur France Inter.

Pour François Bayrou, "ceci veut dire que la politique de sécurité ne va pas dans le bon sens et qu'il donc faut en changer".

Le porte-parole du Parti socialiste, Benoît Hamon, a également déploré le remplacement du préfet en Isère sans changement de politique.

"Il faut sortir de ce manichéisme du président de la République qui ne marche pas sur les questions de sécurité", a-t-il déclaré sur LCI.

"DÉFAITE PERSONNELLE" DE SARKOZY

"Le but de la gauche, ce n'est pas de dire qu'on ne s'en sortira qu'avec l'éducation mais on s'en sortira aussi avec l'éducation, les services publics, la politique sociale", a ajouté Benoît Hamon.

Le responsable socialiste constate qu'il y a "beaucoup de gesticulations" mais que "la violence augmente dans la société française" ce qui constitue à ses yeux une "défaite personnelle" pour Nicolas Sarkozy.

Claude Bartolone, président du conseil général de Seine-Saint-Denis, a rappelé que Nicolas Sarkozy était chargé de la sécurité depuis sept ans, puisqu'il a été ministre de l'Intérieur avant son accession à l'Elysée.

"Et quand on regarde les chiffres, notamment le plus terrible pour la population, celui des atteintes aux personnes, il n'y en a eu jamais autant", a-t-il dit sur RMC.

Pour Manuel Valls, "ce ne sont pas de nouvelles gesticulations qui règleront les problèmes".

Les Français constatent "l'échec assez patent de la politique de Nicolas Sarkozy" et la droite doit revoir "totalement" sa stratégie, a expliqué le député-maire d'Evry sur France 2.

Il a dénoncé les suppressions de postes dans la police et la gendarmerie - 9.000 selon lui depuis 2007 et au moins autant prévus avant 2012.

Benoît Hamon a vivement critiqué les propos de Nicolas Sarkozy sur les gens du voyage après les violences dans le village de Saint-Aignan.

Le chef de l'Etat a estimé en conseil des ministres que ces heurts soulignaient "les problèmes que posent les comportements de certains parmi les gens du voyage et les Roms" et il a annoncé l'expulsion de tous les campements illégaux.

"Il y a toute une série de communes qui n'ont pas aménagé les aires d'installation imposées par la loi", a dénoncé le porte-parole du PS. "Le président de la République dit: 'je vais m'attaquer aux aires illégales' mais il ne fait pas appliquer la loi".

De son côté, Marine Le Pen, candidate à la présidence du Front national, dénonce les "annonces guerrières" de Nicolas Sarkozy et estime que la France a atteint un point "où la société civile est en jeu".

Elle demande l'instauration "effective et immédiate du principe de tolérance zéro", la condamnation des saccageurs, des peines de prison ferme pour les incendiaires de véhicules et la reconduction à la frontière des familles des "émeutiers étrangers".

Laure Bretton, édité par Gérard Bon