BFMTV
Politique

Pour Hollande, Macron a eu un "certain nombre d'indulgences" pour Poutine

Vladimir Poutine et François Hollande au Kremlin le 26 novembre 2015

Vladimir Poutine et François Hollande au Kremlin le 26 novembre 2015 - Stéphane Sakutin/AFP

Au micro de France Inter ce jeudi matin, l'ancien président de la République, François Hollande, a critiqué l'attitude de son successeur vis-à-vis de Vladimir Poutine avant le déclenchement de la guerre, le jugeant trop conciliant.

Tout en prônant un discours de fermeté face à l'invasion russe et le soutien à l'Ukraine, Emmanuel Macron est persuadé de la nécessité de maintenir les canaux de discussions ouverts avec le Kremlin. Mais, invité ce jeudi matin de la matinale de France Inter, François Hollande a brocardé l'attitude passée de son successeur à l'Élysée vis-à-vis de Vladimir Poutine.

"Emmanuel Macron est à l'image d'une partie de la classe politique qui a toujours pour Vladimir Poutine - je ne dis pas pour la Russie, mais pour Vladimir Poutine - un certain nombre d'indulgences", a-t-il dénoncé.

"En réalité, ce serait de notre faute: on n'aurait pas suffisamment dialogué, on l'aurait encerclé, même agressé", poursuit l'ancien président.

Pour François Hollande, cette vision découle d'une erreur d'appréciation première: "Il y a l'illusion qu'on pourrait arrimer Vladimir Poutine à l'Europe, (...) mais ça n'est pas du tout l'intention de Vladimir Poutine!" 

Poutine "pratique avec un brio exceptionnel l'art du mensonge"

L'ex-chef de l'État a toutefois noté le revirement d'Emmanuel Macron sur ce point devant l'évolution de la situation géopolitique et l'agression de l'Ukraine: "Emmanuel Macron a été amené, et notamment dans la période qui a précédé la guerre, à constater que Vladimir Poutine pratiquait avec un brio exceptionnel l'art du mensonge."

En revanche, François Hollande a approuvé la politique de sanctions contre la Russie portée notamment par Emmanuel Macron, tandis que, comme l'a montré notre sondage Elabe "L'Opinion en direct" mercredi, nos concitoyens sont de plus en plus dubitatifs quant à l'efficacité de ces mesures de rétorsion. "Si les sanctions ne faisaient pas mal à la Russie, son économie, ses technologies, vous pensez que Vladimir Poutine menacerait aujourd'hui de ne plus fournir de gaz?" s'est rhétoriquement interrogé François Hollande, ajoutant: "C'est parce qu'il sait que ces sanctions, qui sont douloureuses pour nous, sont à moyen et à long terme catastrophiques pour la Russie".

Robin Verner
Robin Verner Journaliste BFMTV