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Pour Emmanuel Macron, "on a humilié" les opposants au mariage pour tous

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Dans un entretien accordé à L'Obs, paru cette semaine, Emmanuel Macron revendique de parler avec Philippe de Villiers et Eric Zemmour. Il assure également que cette "partie de la France" a été humiliée lors des débats autour de la loi sur la Manif pour tous. Cette sortie crée la polémique.

Emmanuel Macron apparaît à la Une de L’Obs, dans l’édition parue ce jeudi, revêtu du collier de grand-maître de l’ordre de la Légion d’honneur, et de l’écharpe carmine, attributs du président de la République. Cette imaginaire présidentielle parcourt aussi l’entretien accordé à l’écrivain Jérôme Garcin dans les pages intérieures de l’hebdomadaire. Conformément à la tradition des chefs d’Etat symboliques des IIIe et IVe Républiques et de la perspective gaullienne de la Ve République, le fondateur d’ "En marche!" se veut rassembleur.

Evoquant son amitié avec l’académicien et ancien conseiller de François Mitterrand, Erik Orsenna, comme avec François Sureau, situé plus à droite, Emmanuel Macron explique: "Cette gauche et cette droite littéraires correspondent à ce que je suis intimement. C’est l’âme française. Elle n’est pas hémiplégique. Je suis obsédé par la réconciliation des Histoires."

En voulant rassembler, Emmanuel Macron agace une partie de la gauche 

Il revient alors sur certains épisodes récents de sa carrière qui avaient surpris: "C’est pour ça que je suis allé à Orléans rendre hommage à Jeanne d’Arc, que je suis allé au Puy-du-Fou, ce lieu de ferveur populaire où se rendait pour la première fois, un ministre de l’Economie et de gauche."

Il en tire alors des conclusions qui ne plaisent pas à tout le monde sur sa gauche, loin de là, comme le montre cette tribune publiée dans Libération:

"Je suis en désaccord total avec le politique Villiers, mais j’admire l’entrepreneur culturel. Je suis également en désaccord avec Zemmour. Mais ce sont des gens avec qui je parle. Une des erreurs fondamentales de ce quinquennat a été d’ignorer une partie du pays qui a de bonnes raisons de vivre dans le ressentiment et les passions tristes. C’est ce qui s’est passé avec le mariage pour tous, où on a humilié cette France-là."

D'une polémique à l'autre

L’idée d’avoir "humilié" une partie de la France à cette époque a été récusée sur notre antenne, ce jeudi soir, par une de ses anciennes collègues au gouvernement, Ségolène Royal (qui, comme Emmanuel Macron cependant, n’était pas ministre au moment des débats autour du mariage pour tous): "Non je n’aurais pas utilisé ce mot-là. Il y a eu un débat démocratique, un débat au parlement. Il y a eu des manifestations parfaitement respectables et légitimes. Mais le sujet a été tranché."

Au lendemain de sa déclaration sur une colonisation envisagée comme "un crime contre l'humanité", qui a outré la droite et l'extrême-droite, Emmanuel Macron a ouvert un second front de controverse, cette fois avec la gauche. 

R.V.