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Pour Accoyer, pas question de démissionner !

Bernard Accoyer, Président de l’Assemblée Nationale, invité de Bourdin Direct ce jeudi

Bernard Accoyer, Président de l’Assemblée Nationale, invité de Bourdin Direct ce jeudi - -

Le Président UMP de l’Assemblée Nationale, invité de Bourdin Direct ce jeudi, a expliqué sa décision de couper court aux débats sur la réforme des retraites hier, mercredi, à l'Assemblée. Une décision qui, pour les socialistes, justifierait sa démission.

Les députés socialistes ont réclamé la démission de Bernard Accoyer lors du vote solennel de la réforme des retraites, ce mercredi, à l'Assemblée nationale [cf. la vidéo ci-dessous]. Celui-ci a provoqué les foudres de l’opposition pour avoir coupé court aux débats, estimant que tout avait été dit. Il s’en est expliqué ce jeudi au micro de Jean-Jacques Bourdin.

« J’ai la conscience tranquille »

« Je fais respecter le règlement de l’Assemblée Nationale. C’est la mission qui m’a été confiée. C’est mon honneur. On peut expliquer ce qu’il s’est passé hier parce que finalement, on ne s’occupe que de l’écume, que du théâtre que certains organisent. Venons-en au fond : il y a eu un débat sur une priorité pour la France et les Français… Ce débat a duré 64 heures. Il était fini. Et puis une petite disposition permet aux députés appartenant à des groupes de pouvoir s’exprimer s’ils ont un avis différent de leur groupe. L’opposition avait décidé de bloquer les travaux pour que l’Assemblée ne puisse pas voter au moment qui avait été fixé avec le président du groupe d’opposition déjà plusieurs semaines avant. J’ai constaté qu’il y avait un détournement qui visait tout simplement à empêcher l’Assemblée nationale de pouvoir voter comme cela était prévu. Ce n’est pas acceptable. Les socialistes ont pratiqué un détournement caractérisé des dispositions qui leur sont offertes. Détourner, alors que, encore une fois, le débat était fini, pour empêcher que le vote se tienne… Je n’ai pas du tout l’intention de démissionner parce que j’ai la conscience tranquille. Je regrette ce théâtralisme, ces outrances, ces excès qui contribuent à détourner de l’essentiel : les problèmes des Français, l’emploi, la retraite, la sécurité… Les images d’hier sont détestables mais l’essentiel c’est que le Parlement a voté et ça apporte une réponse aux français. C’est une étape très importante. »
Par ailleurs, Bernard Accoyer « dément de la façon la plus catégorique » avoir agi sous la pression de l’exécutif.

Ambiance révolutionnaire à l'Assemblée :

« Viviane Reding a dérapé »

Le président UMP de l'Assemblée a également évoqué la passe d’arme entre la commissaire européenne Viviane Reding et le président de la République. Pour rappel, Viviane Reding a déclenché la polémique en début de semaine, en comparant la situation actuelle des Roms en France à celle de la Seconde Guerre mondiale. Nicolas Sarkozy, en retour, lui a suggéré d’accueillir les Roms expulsés de France au Luxembourg, son pays d’origine. Accoyer a ainsi déclaré : « Elle a dérapé. Elle l’a reconnu elle-même… Il y a une échelle dans ce que l’on dit… Que le président de la République fasse une allusion aux difficultés concrètes de nos compatriotes et des élus locaux confrontés au problème des campements illicites, je trouve que c’est normal. Il est proche de ces problèmes-là. Qu’une personnalité européenne, très loin des problèmes concrets auxquels sont confrontés les citoyens d’Europe, se permette des comparaisons tout à fait inacceptables, ça c’est inacceptable. Maintenant, quel est le problème de fond ? Il y a des moyens, au niveau européen, pour stabiliser un certain nombre de populations migrantes. Il faut que ces moyens, au lieu de rester dormir – 17 milliards d’euros – dans les caisses européennes, soit utilisé concrètement par un certains nombre de pays... »

Pour retrouver l'intégralité du podcast de l'interview de Bernard Accoyer chez Jean-Jacques Bourdin, cliquez ici.

bourdinandco