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Politique

Plaidoyer pro domo de la présidence hongroise de l'UE

Le Premier ministre hongrois Viktor Orban, très critiqué pour la loi sur les médias adopté en début d'année dans son pays, a défendu ses choix à Strasbourg lors de la présentation au Parlement européen du programme de la présidence hongroise de l'UE. /Pho

Le Premier ministre hongrois Viktor Orban, très critiqué pour la loi sur les médias adopté en début d'année dans son pays, a défendu ses choix à Strasbourg lors de la présentation au Parlement européen du programme de la présidence hongroise de l'UE. /Pho - -

STRASBOURG (Reuters) - Très critiquée pour sa loi sur les médias, la Hongrie a défendu ses choix mercredi à Strasbourg en présentant devant le...

STRASBOURG (Reuters) - Très critiquée pour sa loi sur les médias, la Hongrie a défendu ses choix mercredi à Strasbourg en présentant devant le Parlement européen le programme de sa présidence semestrielle de l'UE.

Les députés écologistes ont accueilli le Premier ministre hongrois Viktor Orban la bouche bâillonnée d'un ruban adhésif en brandissant des feuilles portant la mention "censuré".

"Ne confondez pas vos remarques liées à la politique intérieure hongroise avec celles qui concernent la présidence hongroise", a plaidé le chef du gouvernement hongrois. "Si vous ne faites pas la distinction, ce n'est pas la Hongrie qui en souffrira, mais toute l'Union européenne."

Viktor Orban a toutefois réitéré son engagement à "tenir compte" des remarques qui seront formulées cette semaine par la Commission européenne et à modifier la loi "si nécessaire".

Affirmant son "soutien" à la présidence hongroise, le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, l'a mise en garde sur le fait que la nouvelle législation posait des questions "juridiques" mais aussi "politiques".

"La Hongrie doit avoir le soutien de tous les Etats membres", a-t-il déclaré.

Cette loi, qui est entrée en vigueur le 1er janvier, crée une Autorité nationale des médias et des communications contrôlée par des membres du parti de droite au pouvoir, le Fidesz, qui pourra infliger de lourdes amendes aux médias privés dont les informations ne sont pas "équilibrées".

Critiquée à Londres, Paris, Berlin et Washington, la loi n'a guère trouvé de soutien dans l'hémicycle strasbourgeois.

"Vous êtes sur le chemin de devenir un Chavez européen, un national-populiste qui ne comprend pas les structures de la démocratie", a lancé à Viktor Orban le coprésident du groupe des Verts, Daniel Cohn-Bendit.

Le Premier ministre hongrois, âgé de 47 ans, a invoqué les insurgés hongrois de 1956 qui s'étaient soulevés contre le joug soviétique pour assurer les eurodéputés de ses convictions européennes et démocratiques.

"Nous voulons servir l'Europe avec l'esprit des révolutionnaires de 1956", a-t-il assuré.

Gilbert Reilhac, édité par Yves Clarisse