Philippe Martin, un croisé anti-OGM pour succéder à Batho

PARIS (Reuters) - Philippe Martin, 59 ans, qui succède à Delphine Batho au ministère de l'Ecologie, est un ancien préfet devenu élu local par passion pour le Gers, où il a mené un combat de longue date contre les OGM.

Ce proche de Laurent Fabius, jugé par nombre d'écologistes compétent et énergique, a été réélu en 2012 député de la 1ère circonscription du Gers dès le premier tour avec 52,36% des voix.

Siégeant au sein de la Haute Autorité sur les OGM (organismes génétiquement modifiés, NDLR), il a soutenu l'activation de la clause de sauvegarde afin de suspendre l'utilisation de maïs transgénique Monsanto 810.

En juillet 2012, il a demandé aux restaurateurs et cavistes d'arrêter de vendre des vins californiens pour protester contre l'entrée en vigueur en Californie d'une loi interdisant la vente de foie gras au nom du bien-être animal.

Philippe Martin s'était tant attaché à sa terre de mission qu'il était revenu s'y faire élire: il est président du conseil général depuis 1998, adjoint au maire de Valence-sur-Baïse depuis 2001 et député depuis 2002.

Or la région Midi-Pyrénées, et le Gers en particulier, ont longtemps servi de laboratoire pour les groupes semenciers.

En juin 2004, le conseil général avait adopté un v?u dans lequel il exprimait son opposition aux essais de cultures OGM en plein champ et son souhait que les maires du Gers mettent en ?uvre leurs prérogatives pour interdire ces cultures.

Philippe Martin n'a pu organiser un référendum local sur le sujet comme il le souhaitait. Mais le 30 décembre 2009, sans autoriser celui-ci à prendre des mesures d'interdiction des OGM, le Conseil d'Etat a reconnu "l'intérêt départemental" de la délibération concernant un territoire où "l'activité agricole est significative".

Depuis, cet élu connu pour savoir ménager les contradictions entre exigence écologique, réalisme économique et respect des traditions, n'a pas relâché sa vigilance contre les OGM.

Emile Picy et Gérard Bon, édité par Sophie Louet