BFMTV
Politique

Philippe aux Antilles pour "effacer les cicatrices" d'Irma et Maria

Le Premier ministre était ce samedi en Martinique, avant une visite en Guadeloupe puis à Saint-Martin et Saint-Barthélémy.

Édouard Philippe a entamé samedi en Martinique une tournée de trois jours aux Antilles, consacrée principalement à "effacer les cicatrices" et mener une reconstruction "exemplaire" de Saint-Martin et Saint-Barthélemy, ravagées par le cyclone Irma il y a deux mois.

Avant de visiter les deux îles sinistrées lundi, à l'occasion de la rentrée scolaire, le Premier ministre a commencé sa visite à Fort-de-France ce samedi matin, accompagné de cinq membres de gouvernement, dont les ministres Annick Girardin, à l'Outre-mer et Jean-Michel Blanquer, à l'Education. Après des rencontres avec des élus martiniquais, dont le patron de la région Alfred Marie-Jeanne, Édouard Philippe est allé se recueillir au Lamentin sur la tombe d'Aimé Césaire, figure intellectuelle et politique incontournable de l'île, disparu en 2008.

Hommage aux forces de secours

Le locataire de Matignon veut profiter de l'étape martiniquaise samedi pour rendre hommage aux forces de secours déployées depuis l'île vers Saint-Martin et mettre en avant la jeunesse, dans ce territoire en proie à un rapide vieillissement démographique. Il a rendu visite en fin de matinée au Régiment du service militaire adapté (RSMA) une spécificité ultramarine pour les jeunes non qualifiés qui accueille quelque 1.000 engagés volontaires.

Une centaine d'entre eux avaient été déployés à Saint-Martin dans le cadre des opérations de secours et déblaiement qui ont suivi le surpuissant ouragan Irma (11 morts, plus de 800 millions d'euros de dommages selon les assureurs, quatre fois plus selon la collectivité). Le Premier ministre a rendu hommage aux "bras armés de la République" venus en secours, et a affiché sa volonté "d'effacer les cicatrices encore très vives" des habitants.

Rentrée scolaire sur fond de polémique

Si le voyage se poursuit en Guadeloupe dimanche, où doit notamment être abordée la question des dommages provoqués par l'ouragan Maria, qui a frappé juste après Irma, le coeur du déplacement du Premier ministre porte sur le retour à la normale et la reconstruction à Saint-Martin et Saint-Barthélemy. Le président Emmanuel Macron s'était, lui, rendu sur les îles dévastées juste après Irma, avec un accueil mitigé. 

Comme il s'y était engagé, Edouard Philippe assistera lundi matin à la rentrée scolaire dans une école saint-martinaise. Tous les élèves vont pouvoir reprendre le chemin des classes, même si quatre établissements restent impraticables et qu'un système de rotations matin/après-midi des élèves a dû être mis en place dans certaines écoles.

"On veut aller le plus vite possible"

Si le gouvernement considère le dossier scolaire en bonne voie - malgré un début de polémique autour de l'absence de quelques professeurs - Édouard Philippe s'attend à mener une discussion plus serrée sur la reconstruction immobilière de la partie française de Saint-Martin.

L'ouragan Irma a dévasté de nombreuses habitations qui avaient été construites sans permis et l'exécutif veut en profiter pour éviter de laisser reconstruire ce qui pourrait être détruit par un prochain ouragan. Les probables nouvelles tempêtes monstres "imposent de se poser la question de la façon dont nous devons reconstruire", a souligné Édouard Philippe dans son discours devant les militaires.

"Nous ne pouvons pas reconstruire comme si rien ne s'était passé", a-t-il plaidé, assurant que l'État serait "exemplaire" pour ses installations. "On veut aller le plus vite possible, mais on ne peut pas aller le plus vite possible en faisant n'importe quoi", abonde un membre du gouvernement, qui précise que le sujet sera au centre des échanges entre l'Etat et la collectivité.

Cartes prépayées pour les plus démunis

Édouard Philippe devrait également détailler lundi un mécanisme de carte prépayée pour les habitants modestes de l'île. Baptisée Cohesia, cette carte sera créditée de 300 euros par adulte et 100 euros par enfant. Préférée à un versement en liquide, jugé peu sûr, elle fera office de l'aide "d'urgence" promise par Emmanuel Macron lors de sa venue, près de deux mois après Irma. Quant au secteur hôtelier, l'objectif est d'être prêt à accueillir les touristes pour la prochaine saison, à partir de novembre 2018, selon Matignon.

La tournée antillaise d'Édouard Philippe poursuit une séquence de l'exécutif tournée vers l'outre-mer, avec la visite d'Emmanuel Macron fin octobre en Guyane et l'accord politique trouvé à Matignon jeudi sur l'épineuse question du corps électoral pour le référendum d'indépendance prévu en 2018 en Nouvelle-Calédonie.

C.V. avec AFP