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Pelloux : « Bachelot et Houssin auraient dû être débarqués »

Patrick Pelloux critique vertement la gestion de l'épidémie de la grippe A

Patrick Pelloux critique vertement la gestion de l'épidémie de la grippe A - -

Patrick Pelloux, médecin urgentiste à l'assistance-publique des Hôpitaux de Paris, invité des Grandes Gueules ce mardi, donne sa lecture la crise mal gérée de la grippe A.

L’organisation mondiale de la santé vient de déclarer terminée la pandémie de la grippe A. Côté français, le Parlement a récemment épingler la mauvaise gestion de l’épidémie par les pouvoirs publics. Patrick Pelloux, médecin urgentiste à l'assistance-publique des Hôpitaux de Paris, invité des Grandes Gueules ce mardi, donne sa lecture de cette crise de santé publique. Ça déménage :

« Le rapport du Sénat, je l’ai lu…C’est édifiant. C’est chronique d’une catastrophe annoncée dans la gestion. Et personne n’a démissionné, n’a été limogé, il n’y aucune conséquence ! Tu gares mal ta voiture cinq secondes, paf, t’as un PV, t’es puni… Là, t’as des gars qui jouent avec des centaines de millions, même de milliards d’euros et… Blanc seing, ils font ce qu’ils veulent, ils continuent, royal au bar ! A mon avis à l’OMS, ce sont des ressorts très complexes, mais les responsables auraient tous dû être débarqués. Et le président aurait dû débarquer la ministre de la Santé (ndlr : Roselyne Bachelot) et Didier Houssin,(ndlr : le délégué interministériel à la lutte contre la grippe aviaire et directeur général de la santé)

« La précaution est devenue une imbécilité »

« Le rapport parlementaire, rédigé par un sénateur UMP, dit que certains experts ont espéré la crise. Se pose alors un problème sur l’érudition d’un certain nombre de personnalités, qui ont des titres de professeurs, qui ont table ouverte dans tous les médias et parce qu’ils ont une légitimité à parler… disent n’importe quoi. Du coup, on les croit et ça devient divinatoire. C’était complètement délirant de vouloir comparer cet épisode de grippe (qui n’a donc pas existé) avec la pandémie de la grippe espagnole de la guerre 14–18 ! Or, il y en avait qui faisaient le rapprochement, alors qu’il n’y avait pas besoin d’être médecin pour s’apercevoir que ça n’a rien à voir. On a joué et on a fait peur.
La gestion par la peur… c’est insupportable ce principe de précaution ! L’avoir inscrit dans la constitution est une erreur totale. La précaution devient une imbécilité. On ne demande pas à rien faire ou trop faire, on demande à bien faire et à savoir faire. Lorsqu’autour de la table, ne sont reçus actuellement au ministère de la santé que ceux qui sont du bon bord et qu’on n’invite pas ceux qui ne sont pas d’accord… j’ai jamais vu ça dans ce pays ! »

Pour retrouver l'intégralité du podcast de Patrick Pelloux aux Grandes Gueules, cliquez ici

La rédaction de RMC