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Politique

Peillon veut des cours de morale laïque

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Vincent Peillon, le ministre de l’Education, verrait bien un nouveau type de cours faire son apparition, les leçons de morale laïque. Le but : enseigner « toutes ces valeurs qui fondent la République ». Qu'en pensez-vous ?

Bientôt des cours de morale laïque à l'école ? C'est l'idée du ministre de l'Education Nationale, Vincent Peillon, qui souhaite prochainement mettre en place une mission sur le sujet. S’il avait annoncé son intention mi-juillet devant la commission des affaires culturelles et de l'éducation de l'Assemblée nationale, il l'a confirmée mercredi lors de sa conférence de rentrée. Reste maintenant à la mettre en place.

« Un corps de valeurs qui permettra de mieux vivre ensemble »

Le ministre le reconnait, la mission va être « très longue. C’est une réflexion qui doit se conduire au cours de l’année » explique-t-il avant de préciser son idée : « C’est la mission de l’école de faire partager à l’ensemble des futurs citoyens français un corps de valeurs qui permettra de mieux vivre ensemble. Il faut reconstruire du commun entre les enfants de France. La laïcité, ce n’est pas la simple tolérance, c’est un ensemble de valeurs que nous devons partager, et pour ça, il faut quand même qu’elles soient enseignées et apprises ». Et de ce point de vue-là, si les dispositifs existent, ils sont loin de satisfaire Vincent Peillon : « ils sont très insuffisants, hétérogènes, et jamais évalués ».

« Une forme nouvelle de cours »

Professeur émérite et sociologue spécialiste de la laïcité, Jean Baubérot imagine bien « une forme nouvelle de cours », loin du schéma traditionnel. « Pas un cours directif comme on le ferait pour la grammaire, explique-t-il. Le professeur doit laisser pas mal de liberté aux élèves, rectifier les choses si ça dérape. C’est un cours qui doit amener les élèves à réfléchir, argumenter et débattre entre eux de ces problèmes : l’égalité homme-femme, les droits des travailleurs, ces cours pourraient aborder ces questions ».

« Ça existe en Belgique... »

Délégué national à l'Unsa (Union nationale des syndicats autonomes), par ailleurs secrétaire général du Comité national d'action laïque, Eric Pédeboscq salue lui aussi la décision qui « va dans le bon sens. On voit bien la montée du communautarisme, la difficulté du vivre ensemble. Il y a un certain nombre de sujets qui crispent, on a dit les difficultés à faire en sorte que la société française puisse vivre harmonieusement. On est maintenant autour de ces questions de respect, de solidarité, d’égalité, toutes ces valeurs qui fondent la République. Ça existe en Belgique, et il faut enseigner ces choses-là de façon moderne. Mais il ne faut pas que ces cours deviennent trop moralisateurs pour autant. »

La rédaction avec Aurélia Manoli