Peillon : « Sarkozy : inquiétant, agressif et confus »

L'intervention télévisée de Nicolas Sarkozy jeudi dernier est loin d'avoir séduit Vincent Peillon, député PS européen. Interview.

Jugeant Nicolas Sarkozy « très inquiétant » lors de son intervention télévisée de jeudi dernier, le député socialiste européen Vincent Peillon souligne un "lapsus" du Président de la République : « ça n'a pas été noté, mais Sarkozy a dit à un moment "depuis que nous sommes au gouvernement...". Il n'est pas au gouvernement. C'est quelqu'un qui n'est pas encore le Chef de l'Etat et le Président de tous les Français, mais le Président d'un clan. D'ailleurs, la semaine précédente je l'ai vu faire quelque chose de tout à fait nouveau sous la 5ème République, c'est de venir présider le Conseil de l'UMP. D'ailleurs, le plan de relance, unique en Europe de ce point de vue là, n'a pas été concerté. Le seul point positif que les Français trouvent dans cette prestation : il va bientôt consulter les syndicats. Mais il fallait le faire dès le premier plan de relance : consulter les syndicats, les collectivités locales, l'opposition parlementaire... »

Sarkozy agressif ?

Critiquant le fond tout autant que la forme, Vincent Peillon « continue de trouver que le ton qu'il [Sarkozy] emploie n'est pas le bon. C'est un ton d'une agressivité invraisemblable. Il faut que les Français mesurent ses attaques contre l'Angleterre, contre les Etats-Unis, contre les Tchèques... contre les journalistes - y compris contre un journal [ndlr, Le Nouvel Observateur]... Tout ça est inquiétant et pas à la hauteur de la fonction de Président de la République. »

Confusion, imprécision...

Et Vincent Peillon de dénoncer ensuite « une confusion totale : sur les chiffres, les mesures... Quand même, à l'Elysée, on doit disposer de quelques types capables de faire des notes précises, d'interroger le ministère des Finances... Là, c'était vraiment, intellectuellement, de la taxe professionnelle aux allocations familiales, en passant par l'impôt sur le revenu, d'une imprécision ! D'ailleurs, depuis quelques jours, les commentateurs, voire les services de Bercy, sont désemparés et ne peuvent dire de quoi il s'agit. »

La rédaction-Bourdin & Co