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Politique

Peillon : « Les séquestrations de patrons, c'est compréhensible »

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Derrière les séquestrations de patrons, condamnées par la classe politique entière, le député PS Vincent Peillon dénonce une « absence totale de dialogue social ».

Les séquestrations de patrons d'entreprises qui licencient. Le sujet divise les Français : 50% les trouvent inacceptables, 45%, acceptables, d'après un sondage CSA/Aujourd'hui en France. Pour le député européen PS Vincent Peillon, elles sont « compréhensibles. J'ai observé comme vous que ça s'est fait quelques fois, explique-t-il : à la Fnac, dans les Landes... Que s'est-il passé à chaque fois ? Ils ont obtenu ce qu'ils n'obtenaient pas autrement. Franchement, est-ce que c'est raisonnable et est-ce que c'est l'intérêt y compris des patrons, d'attendre d'être enfermés dans un bureau pour débloquer une situation. Et en l'occurrence, ce que je condamne aussi, c'est l'absence totale de dialogue social. »

« Evidemment que Sarkozy ne va pas sauver Caterpillar »

Revenant sur les événements récents à Caterpillar, Vincent Peillon critique sévèrement l'attitude du Chef de l'Etat : « À Caterpillar : 3 milliards de bénéfices en 2008, 25 000 licenciements (dont plus de 3000 en France) sur 120 000. Ces gens qui sont mis dehors ne réclament pas d'être réintégrés, ils demandaient une prime de départ de 30 000 euros. Et personne ne leur répondait, ni ne s'intéressait à leur dossier. La seule façon qu'ils ont eu de rouvrir la négociation, de faire que même Monsieur Sarkozy se soucie tout à coup de Caterpillar, c'est ce qu'ils ont fait [séquestrer leurs dirigeants], très froidement et à regrets. Evidemment que Nicolas Sarkozy ne va pas sauver Caterpillar. Et c'est ça qui rend les gens fous. D'ailleurs Caterpillar ne demande pas ça. On y va le lundi, personne ne réagit. Le lundi soir, le directeur est pris en otage. Le mardi, le Président de la République fait une déclaration martiale : "je vais sauver Caterpillar". On ne demandait pas ça. On demandait la réouverture des négociations et la mobilisation du fonds social créé après les manifestations du 19 mars et d'un fonds d'ajustement à la mondialisation, auquel les Français participent avec leurs impôts, et qui n'est toujours pas mobilisé sur le sol français. On marche sur la tête ! Donc arrêtons les déclarations martiales, n'expliquons pas "je vais sauver ceci, cela", mais agissons concrètement ! »

La rédaction-Bourdin & Co