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Pécresse : « Les Français, tous bénéficiaires de cet emprunt »

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Lancé en 2010, le grand emprunt national financera des projets d'avenir. Comme nombre de ses collègues, Valérie Pécresse, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, en attend beaucoup.

Le grand emprunt national sera lancé début 2010, et il servira à dessiner la France de l'après-crise. François Fillon l'a annoncé, à l'issue du séminaire gouvernemental qui réunissait la quasi-totalité des ministres dimanche 28 juin à Matignon. L'emprunt national doit financer des projets d'avenir. Le Premier ministre a cité 3 exemples : la croissance verte et le développement durable, l'université de demain, et la compétitivité de l'économie française. Mercredi dernier, il avait aussi évoqué les nouvelles technologies.

« Des priorités en termes de recherche et d'innovation »

Plusieurs ministres aimeraient bien une part du produit de l'emprunt pour financer leurs projets. Parmi eux, Valérie Pécresse, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche : « je suis arrivée à ce séminaire avec sous le bras, un document de référence qui sera rendu public bientôt : la stratégie nationale de recherche et d'innovation. Ce document contient toutes les priorités, les grands enjeux de société, auxquels nous devons répondre dans les années qui viennent, en termes de recherche et d'innovation : la santé, l'alimentation, les grandes maladies, l'énergie du futur, le nucléaire durable, les biocarburants, l'internet 3ème génération, les nanotechnologies, etc. [...] Il y a ces priorités de recherches et de mon côté, j'ai aussi besoin de continuer à moderniser l'université et l'enseignement supérieur. Avec 1,8 milliard de budget et 5 milliards d'euros sur l'opération Campus [rénovation de 10 projets visant à renforcer l'attractivité et la visibilité internationale des universités françaises], j'ai encore des besoins à financer. »

« L'important, c'est d'abord la philosophie de cet emprunt »

Si Valérie Pécresse reconnaît qu'elle a « une petite idée du chiffre des besoins » de son ministère, elle temporise surtout : « On n'en est pas là. L'important c'est d'abord la philosophie de cet emprunt. Parce que le montant de l'emprunt se déduit aussi du nombre de Français qui sont prêts à y souscrire. Et c'est au Premier ministre et au Président de fixer le montant total et les modalités. Je pense qu'il faut aussi que ce soit auprès des Français, parce qu'il y a de l'épargne disponible. Et parce qu'il y a aujourd'hui des dépenses d'avenir cruciales pour le pays, qui peuvent nous permettre de faire un saut technologique et scientifique. C'est pour moi, ce que devrait faire ce grand emprunt. Si on fait ce saut technologique et scientifique, c'est plus de qualité de vie, plus d'emplois, plus de croissance. C'est un geste d'investissement dans l'avenir que j'attends des Français. Parce que cet emprunt nous permettra de rebondir, beaucoup plus vite et plus fort pour la sortie de crise. Et donc les Français en seront tous bénéficiaires. »

Un plan de relance bis ?

« Pas du tout. Les choix que le Premier ministre a mis en avant - le capital humain, c'est-à-dire l'investissement dans la jeunesse et dans l'éducation, la compétitivité, la croissance verte, la recherche et l'innovation - des thématiques d'investissement dans la société de la connaissance. C'est une philosophie un peu différente de celle du premier plan de relance, où il y avait surtout des volets plus immédiats : l'immobilier, des investissements d'infrastructures, etc. »

Le coup d'envoi des consultations aura lieu mercredi 1 er juillet : Nicolas Sarkozy reçoit les syndicats et le patronat. Le débat va se poursuivre jusqu'à l'automne, avec les industriels, les acteurs du monde de la recherche, de l'éducation, de la culture, puis les parlementaires. Les premières conclusions sont attendues début novembre.

La rédaction-Bourdin & Co