BFMTV
Politique

Patrick Mennucci vainqueur de la primaire socialiste à Marseille

-

- - -

MARSEILLE (Reuters) - Patrick Mennucci a gagné le droit d'affronter le maire sortant UMP de Marseille Jean-Claude Gaudin en remportant dimanche au...

MARSEILLE (Reuters) - Patrick Mennucci a gagné le droit d'affronter le maire sortant UMP de Marseille Jean-Claude Gaudin en remportant dimanche au second tour la primaire organisée par le Parti socialiste pour désigner sa tête de liste aux municipales de la deuxième ville de France.

Le député des Bouches-du-Rhône s'est imposé avec 57,16% des voix face à la sénatrice Samia Ghali, qui menait à l'issue du premier tour, au terme d'une campagne tendue où ont fusé des accusations de clientélisme.

Patrick Mennucci est venu dans la soirée célébrer sa victoire à la fédération PS des Bouches-du-Rhône, en compagnie de Samia Ghali et de trois autres candidats à la primaire. Seule Marie-Arlette Carlotti, la ministre déléguée aux Personnes handicapées qui était retenue à Paris, s'était fait excuser.

"Ce soir, personne n'a perdu. Ce soir, nous sommes tous unis pour vous conduire tous ensemble à la victoire", a déclaré le vainqueur sous les acclamations de ses partisans.

"Parfois, ma chère Samia, les mots ont pu blesser, je veux te dire ce soir que c'est le cas, je le regrette", a-t-il ajouté. "Nous partageons les mêmes valeurs, les valeurs qui feront que nous serons côte à côte en mars pour affronter la droite et l'extrême droite".

Alain Fontanel, secrétaire aux fédérations du PS, avait auparavant déclaré: "Les deux candidats reconnaissent la victoire de Patrick Mennucci dans des scores relativement serrés mais suffisamment nets pour qu'il n'y ait pas de discussion sur ce résultat et sur l'écart".

Arrivé deuxième du premier tour le 13 octobre, Patrick Mennucci bénéficiait du soutien de trois des quatre candidats éliminés, dont celui de Marie-Arlette Carlotti.

Au total, 24.037 électeurs se sont mobilisés pour ce deuxième tour, soit une hausse de plus de 13% par rapport au premier. "Il y a un renouvellement, environ un quart des électeurs de ce matin n'avaient pas voté au premier tour", a indiqué Alain Fontanel, membre du comité d'organisation de la primaire.

Les opérations de vote se sont déroulées sans incident majeur, alors que la "haute autorité des primaires" du PS avait promis "un second tour impeccable".

La semaine de campagne du second tour, notamment le débat organisé mercredi, a été marquée par des tensions croissantes entre les deux prétendants.

"CANDIDAT DE PARIS"

Samia Ghali, qui a recueilli 42,84% des voix, a concédé sa défaite sans faire la moindre allusion à son adversaire et en critiquant le gouvernement.

"Je voulais ce soir vous dire, même si les chiffres parlent d'eux-mêmes, que nous n'avons pas perdu parce que notre combat il était vrai, notre combat était sincère", a-t-elle dit devant ses partisans.

"Quand on est seule contre cinq candidats plus le gouvernement, je trouve que franchement on n'a pas à se plaindre", a ajouté la sénatrice, qui a accusé à plusieurs reprises Patrick Mennucci d'être "le candidat de Paris".

Même s'il avait annoncé qu'il ne voterait pas à titre personnel dans cette primaire, l'ombre du sénateur socialiste et président du Conseil général des Bouches-du-Rhône Jean-Noël Guérini, mis en examen notamment pour "association de malfaiteurs", a plané sur cette campagne.

Patrick Mennucci avait reproché à Samia Ghali d'être sa représentante.

Il devra maintenant rassembler un PS local profondément divisé après cette campagne interne alors que les écologistes et le Front de Gauche ont d'ores et déjà annoncé qu'ils présenteraient leurs propres listes à Marseille aux municipales de mars.

Seul candidat éliminé au premier tour qui n'avait pas donné de consigne de vote, le vice-président du Conseil général des Bouches-du-Rhône Christophe Masse a lancé un appel à l'unité.

"Personne n'aura perdu à l'issue de ces primaires: les deux finalistes auront gagné en légitimité et le PS aura fait preuve de modernité pour désigner son candidat", a-t-il dit dans un communiqué.

"Le temps de la campagne terminé, j'appelle donc à un grand rassemblement, pour gagner Marseille nous avons besoin de tout le monde".

François Revilla, édité par Yann Le Guernigou et Jean-Loup Fiévet