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Politique

Patrick Buisson dénonce "la mise en scène" des années de Nicolas Sarkozy au pouvoir

L'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy maintient ses accusations, et décrit un homme "dans l'agitation et la mise en scène".

Patrick Buisson enfonce le clou. Alors que la sortie de son livre La cause du peuple fait déjà parler, l'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy revient sur les années au pouvoir de l'ex-Président. Mais, invité de France 2 mercredi soir, il se défend de toute envie de revanche: "je ne suis candidat à aucune fonction, je n'aspire ni à retrouver les ors du pouvoir, ni à bénéficier d'une immunité parlementaire. S'il y a un revanchard dans cette histoire, ce n'est pas moi".

L'attaque n'est pas nommée, mais elle est claire: Nicolas Sarkozy est plus que jamais dans son viseur. Dans son livre, Patrick Buisson accuse notamment Nicolas Sarkozy d'avoir laissé, en 2006, des "bandes de blacks et de beurs" agresser des "jeunes blancs" anti-CPE pour reprendre le contrôle de la situation face à son rival Dominique de Villepin.

"Ce sont les propos de Nicolas Sarkozy, et je les rapporte très fidèlement", affirme Patrick Buisson. "Ces propos, je n'ai pas eu besoin de les enregistrer: il les racontait très volontiers, et à d'autres que moi. C'était l'un de ses faits d'armes, son Waterloo."

"On était dans l'agitation, la mise en scène"

L'ancien conseiller, brouillé avec Nicolas Sarkozy depuis que ce dernier a découvert qu'il enregistrait leurs conversations, reconnaît ce qui lui est reproché, mais assume. "Oui, j'ai enregistré certaines réunions, non pas par manque de loyauté, mais pour mieux accomplir ma mission. J'avais une obligation de résultat", justifie-t-il.

Puis il poursuit ses critiques contre Nicolas Sarkozy:

"(...) Il est celui qui aura accumulé les sur-promesses en période électorale, avec la ferme intention de n'en tenir aucune une fois au pouvoir. On était dans l'agitation, il voulait faire croire qu'il était l'homme de la sécurité et de la protection. C'était de la mise en scène".

Le virage pris par le candidat à la primaire de droite sur l'identité française dans sa campagne ne parvient pas à convaincre Patrick Buisson. Il décrit un homme "toujours à la recherche du logiciel qu'il espère être le plus performant. Mais l'adhésion aux idées chez lui est inexistante". Et d'ajouter: "la comédie du pouvoir est devenue le symptôme d'une tragédie française (...) Sarkozy et Hollande sont deux frères jumeaux, deux présidents-selfies, absorbés par la jouissance du pouvoir". 

Ariane Kujawski