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Pascal Durand, patron tranquille d'un parti écologiste turbulent

Pascal Durand, avocat de 51 ans, prend ce week-end la direction du parti écologiste français. Il est vu comme un homme tranquille et consensuel, des qualités qui lui seront certainement utiles pour conduire cette organisation turbulente. /Photo prise le 5

Pascal Durand, avocat de 51 ans, prend ce week-end la direction du parti écologiste français. Il est vu comme un homme tranquille et consensuel, des qualités qui lui seront certainement utiles pour conduire cette organisation turbulente. /Photo prise le 5 - -

PARIS (Reuters) - L'avocat de 51 ans Pascal Durand, qui prend ce week-end la direction du parti écologiste français, est vu comme un homme...

PARIS (Reuters) - L'avocat de 51 ans Pascal Durand, qui prend ce week-end la direction du parti écologiste français, est vu comme un homme tranquille et consensuel, des qualités qui ne seront pas de trop pour conduire cette organisation turbulente.

Il succède à Cécile Duflot, devenue ministre du Logement, à un moment-clef de l'histoire d'Europe écologie-Les Verts (EELV). Le parti a pu former pour la première fois des groupes à l'Assemblée et au Sénat et participe pour la deuxième fois dans l'histoire du pays à un gouvernement.

Directeur de la campagne infructueuse de l'animateur de télévision Nicolas Hulot à la primaire des écologistes en 2011, Pascal Durand était depuis l'été 2011 porte-parole de l'organisation.

Le poste semblerait anodin dans beaucoup d'autres partis, mais constitue chez les écologistes une sorte de défi, tant les opinions contradictoires et les rivalités y sont la règle depuis leur apparition sur la scène politique française en 1984.

A cette place, ce petit-fils d'immigrés italiens et fils de résistants communistes a su trouver le ton avec ce qu'il faut de tact et de discrétion pour avoir l'appui aussi bien de la candidate à la présidentielle Eva Joly, que de l'ex-patronne du parti Cécile Duflot, ou d'autres personnalités du mouvement.

Les mauvaises langues estiment toutefois que ce personnage inconnu du public, qui n'a jamais exercé de mandat électif, est une sorte de plus petit dénominateur commun accepté par les "grands" dirigeants, qui pensent qu'il ne leur fera pas d'ombre.

Il a ainsi accepté de s'effacer pour les législatives, une aubaine pourtant pour les écologistes, afin d'éviter tout conflit interne.

Néanmoins, Pascal Durand est plus coriace qu'il n'y paraît.

Evoquant dans Le Monde daté de dimanche, les relations avec le Parti socialiste, il assure que les écologistes "ne seront pas les godillots d'une majorité uniforme".

"La loyauté, ce n'est pas l'obéissance, et le partenariat n'est pas la fusion", dit-il, en réponse au ministre des relations avec le Parlement Alain Vidalies, affirmant que les écologistes seraient tenus de voter les textes de la majorité.

Dans une violente charge contre la direction sortante, Daniel Cohn-Bendit n'a "pas mis en doute" la "volonté" de Pascal Durand "de parvenir à un fonctionnement plus collectif", ciblant ses critiques sur Cécile Duflot et Jean-Vincent Placé, qu'il qualifie d'"apparatchiks".

Dans un entretien au site d'informations Mediapart la semaine dernière, Pascal Durand envisage "l'organisation de grandes conventions locales, puis nationales" afin de ressourcer les idées des écologistes, sortis brouillées d'une campagne présidentielle calamiteuse.

"Il ne s'agit pas de dire que l'on va faire le 'Bad Godesberg des écologistes', mais de réfléchir et d'échanger, afin de prendre la mesure des temps nouveaux", explique-t-il.

"L'écologie politique n'a pas vocation à être un simple parti de gouvernement. Elle porte, en synergie avec la société civile, un autre modèle de civilisation", ajoute-t-il.

L'une de ses premières tâches devrait être d'organiser le prochain congrès du parti, puis les élections municipales de 2014, des rendez-vous qui s'annoncent animés puisque les querelles internes ont repris de plus belle après les succès électoraux.

Thierry Lévêque, édité par Gérard Bon