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Pas de congrès sur la règle d'or sans l'opposition, dit Pécresse

CHIFFRES-CLÉS DE LA DETTE PUBLIQUE FRANÇAISE

CHIFFRES-CLÉS DE LA DETTE PUBLIQUE FRANÇAISE - -

PARIS (Reuters) - Le gouvernement a lancé mercredi un appel à "l'esprit de responsabilité" de l'opposition pour que les débats de la prochaine...

PARIS (Reuters) - Le gouvernement a lancé mercredi un appel à "l'esprit de responsabilité" de l'opposition pour que les débats de la prochaine présidentielle ne fassent pas peser de risques sur les engagements de la France en matière de lutte contre les déficits.

La porte-parole du gouvernement, Valérie Pécresse, a reconnu qu'une convocation du parlement en Congrès pour adopter une "règle d'or" de bonne discipline budgétaire était exclue avant cette échéance si les socialistes persistaient dans leur refus de la voter.

"Il ne peut être question de la convocation d'un Congrès dès lors que l'opposition n'aura pas changé sa position puisque vous savez qu'il nous faut 60% des voix (des parlementaires)", a-t-elle indiqué lors du compte rendu du conseil des ministres.

Interrompu en septembre, le débat sur une éventuelle convocation du Congrès à Versailles pour voter cette règle d'or a été relancé la semaine passée par Nicolas Sarkozy à Toulon dans son discours sur la crise.

"La France doit l'adopter. L'idéal, si chacun faisait preuve de responsabilités, serait de le faire avant la présidentielle. Si tel n'était pas le cas, il faudrait le faire immédiatement après", a-t-il dit.

Le président français et la chancelière allemande Angela Merkel ont présenté depuis des propositions de renforcement de la discipline budgétaire dans la zone euro qui prévoient l'adoption par chaque pays d'une règle d'or qui serait visée par la Cour européenne de justice.

Pour Valérie Pécresse, les échéances politiques à venir "sont une forme d'aléa qui pèse sur les engagements pris par la France" au moment où sa signature sur les marchés est sous la pression des agences de notation.

"Nous voulons que tous les partis s'engagent, dans le cadre du débat présidentiel, à poursuivre la politique qui est la nôtre, c'est-à-dire de réduction des déficits et de désendettement", a-t-elle dit.

"Le sujet pour la France, c'est d'être maître de son destin et être maître de son destin, c'est de se désendetter", a ajouté la ministre du Budget.

L'attitude des socialistes sur la règle d'or est décidément un sujet à la mode pour le gouvernement puisque François Baroin l'a également abordé mercredi.

"C'est vraiment regrettable, cette décision (du PS sur la règle d'or)", a dit le ministre de l'Economie sur Canal+. "Il y a au Parti socialiste des personnes responsables qui ont été ministres (...) Je trouve regrettable que ces personnes dilapident l'héritage (de François Mitterrand) et refusent un constat d'évidence."

"La règle d'or, ce n'est pas une idée de Sarkozy, ce n'est pas une proposition de la majorité, c'est aujourd'hui en application dans les trois grands pays (européens), l'Espagne, l'Italie et l'Allemagne", a ajouté François Baroin.

"De toute façon, le PS devra dire oui, sous une forme ou sous une autre. Dans l'opposition, je l'espère, après la présidentielle et les législatives. Ce sera une norme européenne. Tous les pays auront une règle d'or."

Yann Le Guernigou, édité par Patrick Vignal