BFMTV
Politique

Pas d'enquête pour corruption sur l'attentat de Karachi

Sur les lieux de l'attentat-suicide de mai 2002 à Karachi dans lequel avaient péri 14 personnes, dont 11 employés français de la Direction des constructions navales qui travaillaient sur place pour un contrat de livraison de sous-marins Agosta au Pakistan

Sur les lieux de l'attentat-suicide de mai 2002 à Karachi dans lequel avaient péri 14 personnes, dont 11 employés français de la Direction des constructions navales qui travaillaient sur place pour un contrat de livraison de sous-marins Agosta au Pakistan - -

PARIS (Reuters) - Le parquet de Paris n'ouvrira pas d'information judiciaire pour corruption ou abus de biens sociaux dans le dossier concernant le...

PARIS (Reuters) - Le parquet de Paris n'ouvrira pas d'information judiciaire pour corruption ou abus de biens sociaux dans le dossier concernant le paiement de commissions occultes en marge d'une vente de sous-marins français au Pakistan, a-t-on appris mardi de source judiciaire.

Le procureur Jean-Claude Marin juge que ces faits sont prescrits ou que les plaignants, les familles des victimes d'un attentat anti-français à Karachi en 2002, supposé être lié à l'affaire, n'ont pas qualité pour agir sur le volet corruption.

Une information judiciaire a cependant été ouverte fin août, mais sur des aspects périphériques de l'affaire, avec les chefs de "faux témoignage" et "entrave à la justice". Elle a été confiée au juge Renaud Van Ruymbeke.

Le versement de quelque 84 millions d'euros de commissions destinées à des officiels pakistanais, soit 10% du contrat, avait été convenu en marge de la livraison de sous-marins Agosta par la Direction des constructions navales au Pakistan, a déjà établi une mission d'information parlementaire française.

Sur ces 84 millions, 33 ont été demandés au dernier moment par un intermédiaire libanais, Ziad Takieddine, envoyé par le ministre de la Défense de l'époque, François Léotard. Un financement de la campagne présidentielle d'Edouard Balladur en 1995 est soupçonné par les enquêteurs.

Le nom du trésorier de cette campagne, Nicolas Sarkozy, ministre du Budget du gouvernement Edouard Balladur en 1993-1995, figure dans des documents saisis par des policiers luxembourgeois lors de leur enquête au Grand-Duché avant l'été.

Il serait à l'origine de la création de deux sociétés créées pour recevoir les commissions litigieuses.

"Un document fait état de l'historique et du fonctionnement des sociétés Heine et Eurolux. Selon ce document, les accords sur la création des sociétés semblaient venir directement de M. le Premier ministre Balladur et de M. le ministre des Finances (en fait ministre du Budget, ndlr) Nicolas Sarkozy", écrivent les policiers dans leur rapport publié par la presse.

Nicolas Sarkozy conteste toute implication dans l'affaire et a parlé de "fable" concernant le scénario d'un lien entre l'attentat et la corruption.

Thierry Lévêque, édité par Jean-Baptiste Vey