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Parti socialiste

Valls sur les propos de Morano: "Marianne n'a pas de race, pas de couleur"

Manuel Valls, Premier ministre, condamne les propos de Nadine Morano

Manuel Valls, Premier ministre, condamne les propos de Nadine Morano - Stéphane de Sakutin - AFP

Le Premier ministre Manuel Valls a condamné fermement, devant l'Assemblée nationale, les récents propos de Nadine Morano sur la "race blanche".

"Marianne n'a pas de race, pas de couleur": Manuel Valls s'est félicité mercredi des sanctions enclenchées par Les Républicains contre l'eurodéputée Nadine Morano, dénonçant ses propos "insupportables" sur la "race blanche".

"Oui madame, Marianne n'a pas de race, pas de couleur et aujourd'hui, Marianne, vous l'avez incarnée", a salué le Premier ministre à l'adresse de la députée socialiste de La Réunion, Ericka Bareigts, lors de la séance des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale. Dans sa question à Manuel Valls, Ericka Bareigts avait déclenché une double ovation debout des bancs de la gauche, mais aussi les applaudissements d'une partie de la droite.

"Pour moi, députée noire de la République, la France décrite par Mme Morano, n'est pas la mienne", a notamment lancé la députée. "Cet épisode n'est que la suite d'une longue série de dérapages qui de Patrick Devedjian à Laurent Wauquiez, de Christian Estrosi à Nicolas Sarkozy, a conduit une partie de la droite française à faire sauter toutes les digues au mépris de son histoire", a dit l'élue, refusant "que la haine de l'autre devienne le refrain entêtant du débat public".

Une surenchère à l'extrême-droite

"Comme beaucoup ici", lui a répondu Manuel Valls, "je pense comme tous ici sur ces bancs, je n'accepte pas, et il ne faut plus accepter, les dérapages que nous connaissons dans les débats publics", qui "nous tirent vers le bas et fracturent la société".

"Il y a aujourd'hui dans notre pays une course effrayante, une surenchère à l'extrême droite", a dénoncé Manuel Valls, mettant en garde "de la manière la plus solennelle ceux et celles qui se livrent à cette surenchère".

Le chef du gouvernement a également déclaré savoir "toute l'émotion qu'ont provoquée à la Réunion, dans nos outre-mers, mais tout simplement en France, des propos insupportables".

"Nadine Morano s'est exprimée en son nom propre"

"Et je me félicite que des décisions soient prises à l'égard de celle qui a prononcé des propos intolérables", a-t-il ajouté. "Quand on parle de race blanche, quand on va chercher sa doctrine dans les écrits de Patrick Buisson (ancien conseiller de Nicolas Sarkozy), quand on parle de fuite d'eau, quand on parle du danger de millions de migrants, quand on veut trier en fonction de la religion on fracture le pays, on n'est pas à la hauteur, on tourne le dos à ce que sont les valeurs de ce pays", a tonné Manuel Valls.

Premier député Les Républicains à s'exprimer ensuite, Jacques-Alain Bénisti a notamment lancé: "De grâce, ne mettez pas l'ensemble des députés sur l'ensemble des bancs face à une déclaration qui ne regarde qu'une seule personne". Peu après, dans les couloirs de l'Assemblée, le président du groupe LR, Christian Jacob, a aussi insisté sur l'idée que "Nadine Morano s'est exprimée en son nom propre" et que "notre famille politique a pris toutes ses responsabilités". Il a ensuite attaqué le Premier ministre: "Dans ce domaine, nous n'avons aucune leçon à recevoir de M. Valls qui, en matière de récupération politicienne, se comporte comme M. (Florian) Philippot", vice-président du FN.

la rédaction avec AFP